L'accord douanier conclu en décembre 2013 lors de la Conférence ministérielle de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) à Bali (Indonésie), aura d'énormes répercussions positives sur le commerce mondial, selon un rapport publié lundi à Genève.

Dans sa première estimation chiffrée sur les conséquences commerciales de cet accord, appelé officiellement «accord sur la facilitation des échanges», l'OMC avance un chiffre compris entre 750 et 1000 milliards de dollars d'exportations supplémentaires dans le monde.

L'accord a été signé en décembre 2013 et sa ratification a commencé en novembre 2014. Pour qu'il entre en vigueur, il faut qu'il soit ratifié par deux tiers des 161 états membres de l'OMC. Seuls 50 pays l'ont ratifié à ce jour.

À l'horizon 2015-2030, cet accord pourrait ajouter 2,7 points de pourcentage par an à la croissance mondiale des exportations, et même plus de 0,5 point de pourcentage à la croissance mondiale.

L'OMC ajoute en outre que d'autres modèles de prospection économique tablent sur une hausse des exportations mondiales comprise entre 1100 et 1300 milliards de dollars par an.

Jusqu'à présent, l'OMC n'avait pas donné d'estimations sur les retombées de cet accord, qui prévoit une simplification des procédures douanières. Les seules indications connues étaient celles d'un institut de recherches économique de Washington, le Peterson Institute.

Le Peterson Institute avait estimé que l'accord pourrait à terme redynamiser le commerce mondial à hauteur de 1000 milliards de dollars et créer quelque 21 millions d'emplois, dont 18 millions dans les pays en développement.

L'OMC a indiqué lundi que ce sont les pays en développement qui bénéficieront le plus de cet accord douanier. «Les pays africains et les pays les moins développés devraient enregistrer les plus importantes baisses des coûts commerciaux» et par conséquent profiter le plus de cet accord, ont indiqué les experts de l'OMC.

En moyenne mondiale, les coûts des échanges commerciaux devraient baisser de 14,3%, lorsque l'accord sera complètement mis en oeuvre.

«Les pays en développement ont le plus à gagner de la mise en oeuvre de cet accord douanier, car leurs exportations et leur croissance économique devraient progresser plus fortement que dans les pays développés», ajoute le rapport.

L'accord douanier devrait notamment permettre aux pays les moins avancés de diversifier leurs exportations, notamment grâce à leurs PME.

«Les pays en développement et les pays les moins avancés qui mettent en oeuvre cet accord, devraient attirer plus d'investisseurs étrangers, car la corruption devrait baisser», a ajouté le rapport.

Pour l'UE, l'accord douanier, lorsqu'il entrera en vigueur, «sortira des millions de personnes de la pauvreté». «Cet accord va simplifier les procédures douanières dans le monde, raccourcir les délais et accroître la transparence. C'est une bonne nouvelle pour le commerce mondial, la croissance économique et le développement», selon la Commission européenne.

De son côté, le représentant américain au commerce, Michael Froman, a relevé que l'accord douanier est «le premier accord multilatéral conclu à l'OMC depuis 20 ans».

L'accord douanier «est un exemple de la manière dont l'abaissement des barrières commerciales peut créer de nouvelles opportunités à la fois pour les pays développés et en développement et c'est particulièrement important pour les petites et moyennes entreprises dans tous les pays», a-t-il ajouté.

Ensemble de mesures a minima, cet accord douanier concerne trois secteurs : l'agriculture (avec un engagement à réduire les subventions à l'export), l'aide au développement (prévoyant une exemption accrue des droits de douane aux produits provenant des pays les moins avancés) et la «facilitation des échanges», qui ambitionne de réduire la bureaucratie aux frontières.