Les investissements étrangers en Chine ont grimpé de 7% sur un an en septembre, en ralentissement marqué, a annoncé mardi le gouvernement, tout en dévoilant un spectaculaire bond des investissements dans les «services de haute technologie», nouvelle illustration du rééquilibrage voulu par Pékin.

Hors secteur financier, les investissements directs étrangers (IDE) dans le pays ont atteint 9,56 milliards de dollars le mois dernier, selon le ministère du Commerce.

C'est certes une décélération après une progression de 22% en août. Mais sur l'ensemble des neuf premiers mois de l'année, les IDE ont gonflé de 9% sur un an, à 95 milliards de dollars, ce qui représente un net rebond après la quasi-stagnation enregistrée en 2014 (+1,7%, à 119,6 milliards de dollars).

Sur la période janvier-septembre, les investissements étrangers ont été focalisés pour quasiment les deux tiers dans le secteur des services, selon les chiffres officiels.

Surtout, «les investissements dans les services et industries des nouvelles technologies continuent leur vigoureuse progression», s'est réjoui un porte-parole du ministère, évoquant «une optimisation de la structure industrielle».

Sur neuf mois, les IDE dans les services de nouvelles technologies se sont envolés de pratiquement 60% sur un an, à 6,2 milliards de dollars, tandis que les investissements étrangers dans la production manufacturière high-tech grimpaient de 10,4% à 7 milliards de dollars.

De fait, Pékin vante volontiers ses efforts de rééquilibrage de son modèle économique vers une croissance plus durable tirée par la consommation intérieure, les services et «une montée en gamme» de l'industrie, au détriment des industries lourdes et des exportations bon marché.

Un «rééquilibrage» visible dans les chiffres officiels de la croissance du PIB chinois pour le 3e trimestre, avec un ralentissement moindre qu'attendu (+6,9%) grâce à la résistance du secteur des services.

Les autorités avaient expliqué le net reflux des investissements étrangers en 2014 par l'essoufflement de l'économie chinoise, mais aussi par un renchérissement des coûts du travail et la concurrence aiguisée des pays d'Asie du Sud-est.

Le ministère a également insisté mardi sur la bonne santé des fusions-acquisitions, qui représentent depuis le début de l'année quelque 16% des investissements étrangers, avec un triplement par rapport à 2014.

De leur côté, les investissements des firmes chinoises à l'étranger (toujours hors secteur financier) ont monté de 5,2% sur un an en septembre, à 10,3 milliards de dollars, accusant un léger ralentissement.

Sur les neuf premiers mois de 2015, ils ont progressé de 16,5% à 87,3 milliards, a ajouté le ministère.

La Chine encourage activement ses entreprises à investir à l'étranger, notamment pour conquérir de nouveaux marchés, acquérir des technologies ou s'assurer des approvisionnements de matières premières.

En 2014, les investissements chinois à l'étranger avaient gonflé de 14,1%, dépassant pour la première fois la barre des 100 milliards de dollars.