Près de cent patrons de grands groupes américains ont exhorté mardi le président des États-Unis, Barack Obama, et son homologue chinois, Xi Jinping, à construire une relation économique «durable» lors de leur rencontre à Washington la semaine prochaine.

«Étant les deux premières économies du globe, les États-Unis et la Chine ont besoin d'une relation commerciale durable et positive, qui serait un point d'appui essentiel pour la croissance économique mondiale», écrivent dans une lettre commune ces 94 PDG dont Mark Zuckerberg (Facebook), Tim Cook (Apple) ou le magnat des affaires Warren Buffett.

Selon eux, la Chine et les États-Unis doivent notamment s'entendre sur un traité d'investissements bilatéral de «haute qualité» qui aurait un «impact immédiat et tangible sur (les) économies» des deux pays.

Un accord offrirait un meilleur accès aux marchés des deux pays mais les négociations ont jusque-là toujours buté sur les nombreuses chasses gardées que Pékin et Washington veulent préserver, dans le secteur bancaire ou de l'aérospatiale.

L'appel de ces grands patrons est lancé à l'heure où le ralentissement de la croissance chinoise se fait sentir à travers le globe, en pesant sur les échanges commerciaux ou en alimentant la nervosité des marchés boursiers et des matières premières.

MM. Obama et Xi doivent se rencontrer la semaine prochaine pour un sommet qui risque d'être accaparé par les différends sur la cybersécurité, les revendications territoriales chinoises et le contrôle que Pékin exerce sur le cours de sa monnaie.

Des responsables de l'administration Obama ont déjà clairement fait savoir que des entreprises et ressortissants chinois pourraient être frappés par des sanctions économiques pour avoir piraté des groupes américains et dérobé des millions de données sensibles sur des employés gouvernementaux.

Le secrétaire au Trésor, Jacob Lew, a également publiquement affirmé que la Chine serait tenue pour responsable des conséquences économiques et politiques de sa politique monétaire après les dévaluations successives du yuan en août.

Mais le plus grand point de friction devrait se nouer dans le domaine militaire autour des tentatives de Pékin de revendiquer sa souveraineté sur des territoires disputés dans l'est et le sud de la mer de Chine.