L'ancien patron français de la plateforme d'échange de bitcoins Mark Karpelès a été inculpé vendredi au Japon pour falsification de données et détournement de fonds après six semaines de garde à vue, a indiqué à l'AFP le parquet.

M. Karpelès, 30 ans, avait été arrêté le 1er août à Tokyo, où il résidait. Il a depuis été soumis à des interrogatoires sur la disparition de centaines de millions de dollars en monnaie virtuelle bitcoin.

Le jeune geek avait dans un premier temps été interpellé pour avoir falsifié des données dans le système informatique de la plateforme en 2013, afin de créer artificiellement un million de dollars.

Un nouveau mandat d'arrêt avait été lancé le 21 août, cette fois sur des accusations de détournement de fonds, permettant aux policiers de prolonger sa garde à vue de 20 jours supplémentaires, en vertu du système judiciaire japonais.

M. Karpelès est soupçonné d'avoir empoché 321 millions de yens (2,3 millions d'euros au cours actuel) de dépôts de bitcoins. Il aurait dépensé la majeure partie de cette somme pour l'achat de droits de logiciels, mais aurait aussi déboursé 43.000 euros pour s'offrir un lit de luxe, selon des informations de presse.

Le suspect, qui encourt jusqu'à cinq ans de prison, nie en bloc les accusations, d'après les médias.

L'effondrement spectaculaire l'an dernier de MtGox, victime d'une cyberattaque massive selon son ex-patron, avait entaché la réputation du bitcoin.

La société avait stoppé ses transactions en février 2014, avant de déposer le bilan, admettant avoir perdu 850 000 bitcoins pour une valeur de 48 milliards de yens (près de 350 millions d'euros).

MtGox, basée au Japon, constituait l'une des plateformes d'échange «historiques» de cette monnaie créée sur ordinateur en 2009 et qui a vu sa valeur s'envoler de quelques cents à ses débuts jusqu'à plus de 1000 dollars fin 2013, avant de refluer. À titre indicatif, un bitcoin valait environ 240 dollars vendredi, selon l'indice CoinDesk, qui fait la moyenne des cours sur les principales plateformes d'échange.