L'inflation dans la zone euro est restée stable en août sur un an par rapport à juillet à 0,2%, a indiqué lundi l'office européen de statistiques Eurostat en publiant une première estimation de cet indicateur.

Ce niveau reste bien en deçà de l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE), qui a mis en place un vaste programme de rachat d'actifs pour faire repartir l'inflation, et qui vise à moyen terme un taux légèrement en dessous de 2%. L'institut monétaire se réunit jeudi.

C'est toutefois mieux qu'attendu: les analystes tablaient sur un taux d'inflation sur un an de 0,1% en août, selon le consensus fourni par Bloomberg.

Les chiffres publiés lundi vont donc «alléger la pression sur la BCE pour faire plus lors de sa réunion cette semaine, malgré l'agitation récente sur les marchés», estime Johannes Garreis de la banque Natixis.

Le président de la BCE, Mario Draghi, devrait, selon lui, «mettre l'accent sur le fait que le programme de rachat d'actifs offre une flexibilité suffisante et peut être modifié si nécessaire».

Même son de cloche pour l'économiste Howard Archer, d'IHS Global Insight. Selon lui, le patron de l'institution de Francfort «pourrait souligner que la BCE est prête à prendre d'autres mesures si l'inflation ralentit, ou même si elle ne parvient pas à se reprendre à court terme».

Pour relancer l'inflation, la BCE rachète depuis mars environ 60 milliards d'euros de dettes - principalement publiques - chaque mois. Le «QE», acronyme anglo-saxon désignant ce programme, prévoit au total 1.140 milliards d'euros de rachats d'ici septembre 2016.

En août, comme depuis plusieurs mois, c'est le secteur de l'énergie qui a le plus pesé sur l'inflation, avec un taux négatif de 7,1% contre -5,6% en juillet.

Parmi les autres composantes de l'inflation, les secteurs des services et de l'«alimentation, boissons alcoolisées et tabac» connaissent les taux annuels les plus élevés, à 1,2% chacun, tandis que les produits industriels non énergétiques ont vu leurs prix progresser de 0,6%, après une hausse de 0,4% en juillet.

L'inflation sous-jacente, calculée hors énergie, produits alimentaires, boissons alcoolisées et tabac, qui est considérée comme la plus révélatrice de la tendance, est de 1,0%, comme le mois précédent. Il s'agit de son plus haut niveau depuis avril 2014.