La production industrielle au Japon a diminué de 0,6% en juillet par rapport celle de juin, mois au cours duquel elle avait rebondi de 1,1%, selon les chiffres préliminaires publiés lundi par le ministère de l'Industrie (Meti).

Cette statistique est inférieure aux attentes: les économistes interrogés par l'agence Bloomberg misaient sur une hausse de 0,1%.

Les composants et appareils électroniques, les équipements de transport, ainsi que le secteur de l'informatique et des télécommunications sont notamment responsables de ce recul, d'après les données officielles.

En comparaison annuelle, la production a augmenté de 0,2% par rapport à celle de juillet 2014.

Le ministère a maintenu son diagnostic, jugeant que l'activité des usines «évoluait irrégulièrement» depuis plusieurs mois. La production industrielle est en effet sujette à des variations importantes d'un mois sur l'autre.

En juillet, les livraisons ont décliné de 0,3% sur un mois et les stocks de 0,8%, a précisé le ministère.

Sur la base d'un sondage mené auprès des industriels, la production devrait se redresser en août (+2,8%), avant de retomber en septembre (-1,7%).

Les autres statistiques du mois de juillet, publiées vendredi, se sont révélées décevantes, à l'exception du taux de chômage, particulièrement bas. Alors que le gouvernement et la Banque du Japon jugeaient temporaire la contraction de l'activité au deuxième trimestre, les Japonais ont encore réduit leurs dépenses de consommation en juillet (-0,2% sur un an), tandis que l'inflation est retombée à zéro sur la période, signe des fragilités persistantes de la troisième économie mondiale.

Les exportations restent par ailleurs anémiques en volume (en valeur, elles sont mécaniquement dopées par l'affaiblissement du yen), affectées notamment par le ralentissement en Chine, partenaire commercial majeur du Japon.

«La production est morose parce que la consommation des ménages et les exportations demeurent faibles», sur fond «d'inquiétudes entourant la Chine et les marchés émergents», a expliqué Toru Suehiro, économiste chez Mizuho Securities, contacté par l'agence Bloomberg.

«La chute de la production industrielle en juillet laisse supposer que l'activité économique ne se redressera que timidement ce trimestre», a commenté pour sa part Marcel Thieliant, analyste de Capital Economics, dans une note.

Depuis son retour au pouvoir fin 2012, le premier ministre Shinzo Abe a lancé, de concert avec la banque centrale, une offensive baptisée «Abenomics» pour vaincre la déflation et doper la croissance, mais ses efforts ont été compromis par un relèvement de la TVA début avril 2014 qui a provoqué une récession. L'économie s'est ensuite redressée en fin d'année avant de rechuter au printemps.