La Banque populaire de Chine (banque centrale) a abaissé mardi ses taux d'intérêt, pour la cinquième fois depuis novembre, tout en réduisant les ratios de réserves obligatoires des banques, un nouvel effort pour soutenir l'économie sur fond d'effondrement des Bourses locales.

À partir de mercredi, le taux de prêts à un an tout comme le taux des dépôts à un an seront abaissés de 25 points de base et ramenés respectivement à 4,60% et 1,75%, a indiqué l'institution sur son site internet.

Simultanément, la banque centrale va abaisser de 50 points de base les ratios des réserves obligatoires imposés à certains établissements financiers, une mesure censée leur permettre de prêter davantage.

Confrontée au vif ralentissement de la deuxième économie mondiale, la banque centrale a multiplié depuis fin 2014 les assouplissements monétaires et les injections de liquidités pour stimuler l'activité.

Mais avec des effets en demi-teinte: les annonces de mardi interviennent alors que s'avivent les inquiétudes concernant la conjoncture chinoise et que se succèdent les indicateurs décevants (chute des exportations, violente contraction de l'activité manufacturière en août...).

Plus encore, la Banque semble intervenir en réaction à la récente débâcle des marchés financiers chinois.

La Bourse de Shanghai a plongé de 7,63% mardi, après s'être déjà effondrée lundi de presque 8,5% -sa plus forte baisse journalière en huit ans- dans un climat d'affolement général. Les marchés mondiaux avaient décroché lundi de concert, plombés par les inquiétudes concernant la Chine.

Selon des analystes, les investisseurs chinois étaient précisément suspendus à l'espoir de nouvelles mesures d'assouplissement de la banque centrale.

La Chine a enregistré au deuxième trimestre une croissance économique de 7%, stable par rapport au premier trimestre et conforme à l'objectif annuel que s'est fixé le gouvernement.

Ce serait tout de même la plus faible performance du géant asiatique depuis un quart de siècle.

Mais de l'avis général, même cet objectif de croissance pourrait s'avérer difficile à atteindre, à moins de mesures de soutien accrues et fortes de la part des autorités.