La Chine a injecté presque 100 milliards de dollars dans deux banques chargées d'accorder des prêts selon les politiques gouvernementales, puis a mis 17 milliards supplémentaires à la disposition de 14 institutions financières - derniers efforts en date de Pékin pour stimuler l'activité.

La banque centrale chinoise (PBOC) a finalisé mardi des apports respectifs de 48 milliards de dollars dans la China Development Bank, et de 45 milliards de dollars dans l'Export-Import Bank of China, a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Ces injections étaient destinées à renforcer les capitaux de ces deux institutions financières (structures de mise en oeuvre des politiques publiques) et à soutenir par leur intermédiaire l'activité économique, a poursuivi le média d'État.

Mercredi, la PBOC a ensuite annoncé avoir fourni 110 milliards de yuans (17,2 milliards de dollars) à 14 institutions financières, via des facilités de prêts à moyen terme, pour «maintenir le niveau de la liquidité» dans le système.

L'institution a encouragé les établissements bancaires à en faire usage pour soutenir «les petites entreprises, le secteur agricole», ainsi que les «maillons faibles» de l'économie chinoise, a précisé la PBOC dans un microblogue.

«Cela suggère que la banque centrale s'efforce désormais de guider ces fonds vers l'économie réelle, notamment les entreprises exportatrices et la construction d'infrastructures», a indiqué à l'AFP Wang Shengzu, un économiste de Barclays Capital.

De fait, la conjoncture dans la deuxième économie mondiale reste morose, sur fond d'essoufflement persistant de l'activité.

Pékin vise pour 2015 une croissance de 7%, mais même cet objectif - qui marquerait la plus faible performance du géant asiatique depuis un quart de siècle - apparaît difficile à atteindre.

La banque centrale a certes multiplié les mesures d'assouplissement monétaire - elle a abaissé à quatre reprises depuis novembre ses taux d'intérêt et réduit plusieurs fois les ratios de réserves obligatoires des banques pour les inciter à prêter davantage -. Mais avec un succès incertain.

«Les fonds libérés par le biais de ces précédents assouplissements monétaires n'arrivaient pas à l'économie réelle. La plupart se retrouvaient bloqués dans les institutions financières et venaient gonfler les marchés boursiers», soulignait M. Wang.

La Bourse de Shanghai s'est ainsi envolée de 150% en l'espace d'un an, dopée par un endettement massif des investisseurs - encouragés à s'endetter pour acheter des actions.

Mais cette hausse euphorique du marché, déconnectée d'une économie réelle en plein ralentissement, a pris fin mi-juin, les Bourses chinoises dégringolant alors de plus de 30% en trois semaines.

Les récentes injections de 100 milliards de dollars dans la «China Development Bank» et l'«Export-Import Bank of China» ont été opérées par la Wutongshu Investment Platform, un organisme étatique supervisant les investissements des réserves chinoises de devises étrangères, a précisé Chine Nouvelle.

Les réserves de change de la Chine, les plus importantes au monde, s'établissaient fin juillet à 3650 milliards de dollars, selon des chiffres officiels... contre 3730 milliards de dollars fin mars.

Bloomberg News avait précédemment rapporté que China Development Bank (autre institution chargée de mettre en oeuvre les politiques publiques) et l'Agricultural Development Bank of China projetaient des émissions obligataires de 1000 milliards de yuans (204 milliards CAN) pour financer des projets d'infrastructures... là encore pour donner un coup de pouce à l'activité économique.