L'économie brésilienne reculera de 2,01% cette année puis de 0,15% en 2016, selon des prévisions recueillies par la Banque centrale auprès des opérateurs de marché, qui tablent pour la première fois sur une chute du PIB au-delà de 2015.

Dans une conjoncture de plus en plus morose, le sondage montre également que l'inflation pourrait atteindre 9,32% cette année et s'élever à 5,44% en 2016.

Ces prévisions renforcent le climat négatif qui règne dans la septième économie du monde - la première d'Amérique latine - qui a terminé l'année 2014 avec une piètre expansion de 0,1% et entame sa cinquième année d'activité au ralenti.

Dans un climat politique et institutionnel tendu en raison du scandale de corruption au sein du géant public pétrolier Petrobas, qui éclabousse le gouvernement et la coalition de centre-gauche au pouvoir, les principaux indicateurs économiques restent dans le rouge alors que le taux de chômage a grimpé à 6,9% en juin, sa sixième hausse consécutive.

Le gouvernement de la présidente Dilma Rousseff lutte pour faire passer au Parlement un dur ajustement budgétaire qui lui coûte cher du point de vue politique auprès de sa coalition et de son propre Parti des travailleurs (PT, gauche).

La popularité de la présidente a dégringolé à 8%, faisant d'elle la dirigeante du Brésil la plus impopulaire en 30 ans, moins de huit mois après sa réélection à un second mandat de quatre ans et, dimanche, près de 900.000 manifestants - deux millions selon les organisateurs - ont exigé son départ à travers tout le pays.

Le rapport Focus élaboré par la Banque centrale prévoit encore que le pays connaîtra un déficit des comptes courants de 77 milliards de dollars et un solde positif de la balance commerciale de 8 milliards, l'un des rares bons chiffres cette année, en grande partie grâce à la chute des importations.