L'ultime phase des négociations sur la restructuration de la dette ukrainienne, que Kiev mène avec ses principaux créanciers pour éviter un défaut de paiement, entrait vendredi dans sa troisième journée, faute d'accord les jours précédents.

Jeudi, «la délégation ukrainienne et le comité ad hoc des créanciers ont eu des discussions détaillées à San Francisco. Les négociations se poursuivent», ont déclaré les deux parties dans un communiqué conjoint publié vendredi.

La ministre ukrainienne des Finances Natalie Jaresko s'est déplacée à San Francisco pour négocier le rééchelonnement de la dette publique ukrainienne dont deux tiers sont détenus par le fonds Franklin Templeton et trois autres institutions financières américaines.

Après ces rencontres, «les discussions se poursuivront par téléphone, mais leur calendrier n'est pas encore clair», a pour sa part précisé à l'AFP une source proche du dossier.

Une autre source a ajouté que cette poursuite des pourparlers était prévue vendredi, sans préciser à quel niveau.

Le temps presse pour l'Ukraine, ravagée par le meurtrier conflit avec les rebelles prorusses dans l'Est ayant fait plus de 6.800 morts et une profonde crise économique et qui se trouve sous perfusion financière de l'Occident.

Cette ancienne république soviétique a bien obtenu un plan d'aide de 40 milliards de dollars de ses alliés occidentaux, le Fonds monétaire international en tête, mais ce programme comprend un effort de 15,3 milliards de dollars auquel doivent consentir les créanciers privés de Kiev.

Or ces derniers rejettent depuis des semaines les conditions de la restructuration proposées par les autorités ukrainiennes. Ils refusent notamment toute réduction importante du montant de leurs prêts à rembourser et proposent une prolongation de la période des remboursements.

L'Ukraine doit rembourser 60 millions de dollars de dette le 23 août et surtout 500 millions de dollars le 23 septembre alors que, selon une source, toute modification des conditions du remboursement de septembre doit être approuvée au moins 21 jours avant.

Un accord avec le groupe des créanciers dirigé par Franklin Templeton est donc indispensable en vue d'une solution globale avec l'ensemble des détenteurs de la dette publique ukrainienne d'ici au 2 septembre. Faute de succès, l'Ukraine risquerait un défaut de paiement de nature à la couper des marchés de l'emprunt pour des années.