L'Iran a l'intention d'acheter de 80 à 90 avions de ligne par an, Boeing et Airbus confondus, pour rénover sa flotte vieillissante, a annoncé un responsable de l'aviation civile cité dimanche par la presse à Téhéran.

«Nous devons ajouter 80 à 90 appareils à notre flotte chaque année afin d'avoir 300 avions neufs et opérationnels» dans les prochaines années, a déclaré Mohammad Khodakarami, responsable adjoint de l'Organisation de l'aviation civile (OAC) en Iran.

Il a affirmé que l'accord nucléaire conclu le 14 juillet à Vienne par son pays et les grandes puissances «stipule clairement que l'interdiction d'acheter, de louer et de transférer des moteurs ou des pièces d'avions a été levée».

«En conséquence, l'OAC envisage de rénover la flotte nationale avec des Airbus et des Boeing à égalité», a-t-il ajouté, évaluant à environ 20 milliards de dollars le coût de cette opération.

La flotte iranienne comprend actuellement 140 avions en activité, dont la moyenne d'âge est d'environ 20 ans.

L'accord de Vienne permet à la République islamique d'Iran de développer une filière nucléaire civile tout en l'empêchant de se doter de l'arme atomique, en échange de la levée progressive et conditionnelle des sanctions internationales qui asphyxient son économie depuis 2006.

Le chef de l'aviation civile avait indiqué à la mi-avril que l'Iran aurait besoin de 400 à 500 avions de ligne dans la prochaine décennie.

L'industrie du transport aérien était soumise à un embargo américain datant de 1995 empêchant les constructeurs occidentaux de vendre des appareils et des pièces détachées aux compagnies iraniennes, clouant au sol une partie de leur flotte. Cet embargo avait été partiellement levé par l'accord intérimaire sur le nucléaire signé en novembre 2013 par l'Iran et les grandes puissances.

La levée des sanctions prévues par l'accord de Vienne ouvre des perspectives juteuses pour les entreprises occidentales prêtes à investir massivement en Iran, un marché de près de 80 millions d'habitants.

Depuis le 14 juillet, plusieurs hommes d'affaires et responsables politiques étrangers sont déjà venus à Téhéran pour relancer leurs relations avec la République islamique et de nombreux autres sont attendus dans les semaines à venir.