La croissance espagnole a continué à s'accélérer au deuxième trimestre avec une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de 1% par rapport au trimestre précédent, selon des données provisoires publiées jeudi par l'institut national de la statistique (INE).

Au premier trimestre, la croissance avait atteint 0,9%. En variation annuelle, le PIB a augmenté de 3,1% au deuxième trimestre, contre 2,7% sur les trois premiers mois de l'année, précise l'INE sans détailler les secteurs ayant le plus contribué à la hausse.

«Si l'on prend le premier semestre, la croissance est de 3,8%, la croissance est très élevée et en plus elle est combinée à une inflation presque inexistante, ce qui est fondamental, et à une évolution positive de la consommation», s'est félicité le ministre de l'Économie Luis de Guindos jeudi sur la radio privée Onda Cero.

Le gouvernement prévoit de son côté une croissance en 2015 de 3,3%.

«Mais, même si nous sommes sortis de la récession, nous n'avons pas quitté la crise», a-t-il considéré en évoquant le chiffre très élevé du chômage, encore de 22,4%, soit le deuxième taux le plus élevé de l'Union européenne après la Grèce.

L'Espagne a créé près d'un demi-million d'emplois depuis 2014, mais il s'agit pour la plupart d'emplois précaires: temporaires ou à temps partiel.

En outre, a rappelé le ministre, «l'économie espagnole reste très vulnérable», le pays restant endetté à près de 98% de son PIB.

L'Espagne a été précipitée fin 2008 dans sa crise la plus violente depuis l'avènement de la démocratie après la mort du dictateur Francisco en 1975, après des années d'euphorie.

Suite à l'explosion d'une bulle immobilière, l'économie jusque-là en grande partie tirée par le secteur de la construction a vécu cinq années de récession et de stagnation, jusqu'à la reprise, amorcée en 2014 (+1,4% de croissance du PIB).

Mais les Espagnols tardent à sentir les effets de cette reprise dans leur quotidien, d'autant que la moitié des cinq millions de chômeurs ne touche plus aucune prestation.

«Nous avons refermé l'étape de récession, mais il faut maintenant récupérer le terrain perdu en termes de croissance pendant ces années», de crise a encore souligné M. de Guindos.