L'agence de notation Standard and Poor's (S&P) a annoncé mardi avoir ramené de «stable» à «négative» la perspective d'évolution de la note d'endettement à long terme du Brésil, toujours fixée pour le moment à «BBB-», en raison d'une dégradation des perspectives économiques et budgétaires du pays.

Cela signifie que l'agence pourrait abaisser à moyen terme la note du Brésil, ce qui aurait pour effet de faire tomber ce puissant pays émergent dans la catégorie des emprunteurs considérés comme «spéculatifs» dans la classification de S&P, «BBB-» étant le dernier cran avant cette catégorie.

«Le Brésil est confronté à des circonstances économiques et sociales difficiles, malgré ce que nous considérons comme un tournant politique important durant le second mandat de la présidente Dilma Rousseff», a souligné S&P dans un communiqué présentant sa décision, en référence notamment à des mesures d'assainissement budgétaire.

Malgré les efforts de la présidente pour redresser la barre, «le nombre d'enquêtes pour corruption parmi les politiques et les entreprises pèse de plus en plus sur les perspectives économiques et budgétaires du Brésil», ajoute S&P, ce qui lui fait craindre que l'inflexion politique soit mal exécutée, et donc que «le retour à une trajectoire de croissance plus solide prenne plus de temps qu'attendu».

S&P craint ainsi une contraction de 2% du PIB brésilien cette année, et une croissance zéro l'an prochain, ce qui devrait entraîner un dérapage du déficit budgétaire à 7,5% du PIB cette année, contre 6,1% l'an dernier, avant une réduction à 5,2% en 2017.