Les ministres des Finances de la zone euro attendent mardi des autorités grecques qu'elles viennent avec «de nouvelles propositions» de réformes et d'économies budgétaires, a annoncé l'Eurogroupe lundi dans un communiqué.

«L'Eurogroupe discutera de la situation après le référendum qui s'est tenu en Grèce le 5 juillet. Les ministres attendent de nouvelles propositions de la part des autorités grecques», indique le communiqué.

La réunion de l'Eurogroupe se tiendra mardi à partir de 7h (heure de l'Est) à Bruxelles, en amont d'un nouveau sommet exceptionnel de la zone euro consacré à la Grèce.

Les divisions sont fortes au sein des 18 sur comment aider la Grèce, qui a vu son deuxième programme d'assistance financière prendre fin le 30 juin et risque à tout moment de sortir de la zone euro, un scénario aux conséquences imprévisibles.

Lundi matin, Berlin a estimé que les conditions n'étaient «pas réunies pour des négociations sur une nouvelle aide à la Grèce» et a refusé de discuter d'une restructuration de la dette, comme le demande Athènes.

De son côté, le ministre finlandais des Finances, Alex Stubb, du camp des durs également, a jugé que «les négociations ne peuvent reprendre que quand le gouvernement grec sera prêt à coopérer et à s'engager à des mesures pour stabiliser l'économie du pays et mettre en oeuvre les réformes structurelles nécessaires à la soutenabilité de la dette». «La balle est maintenant dans le camp de la Grèce», a-t-il affirmé sur son blogue.

L'Espagne, plutôt dure à l'encontre de la Grèce, s'est montrée ouverte à un possible troisième plan d'aide, comme le pays en a fait la demande la semaine dernière.

À Paris, le ministre français des Finances, Michel Sapin, a rappelé qu'«aucune solution ne pourra être trouvée s'il n' y a pas entre Angela Merkel et François Hollande (...) une conversation en profondeur, en vérité», a-t-il dit alors que les deux dirigeants doivent se voir lundi soir.

Outre cette rencontre capitale, les discussions se multiplient au plus haut niveau, au lendemain de la victoire du non au référendum en Grèce, qui secoue l'Europe.

Le président du Conseil européen Donald Tusk doit tenir dans la matinée une conférence téléphonique avec le patron de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, les présidents de la Commission européenne et de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker et Jeroen Dijsselbloem, ainsi que le patron du fonds de soutien de la zone euro, Klaus Regling.

«La stabilité de la zone euro n'est pas en jeu», selon la Commission européenne

La stabilité de la zone euro «n'est pas en jeu», en dépit des incertitudes créées par le Non massif des Grecs aux plans de renflouement des créanciers, a estimé lundi le vice-président de la Commission européenne chargé de l'euro, Valdis Dombrovskis.

«Nous avons tous les outils nécessaires pour assurer la stabilité financière de la zone euro (...) il est très clair que nous sommes capables de défendre» la monnaie unique, a insisté M. Dombrovskis lors d'une conférence de presse à Bruxelles, relevant que le résultat du référendum avait «clairement compliqué les choses» pour maintenir la Grèce dans la zone euro.

Interrogé sur le maintien de la Grèce dans la zone euro, il ne l'a pas considéré comme acquis: «pour réussir, toutes les parties, y compris la Grèce, doivent travailler très sérieusement et avec responsabilité, si toutes les parties travaillent sérieusement, il est possible de trouver une solution», a-t-il jugé.

«Pour négocier, la Commission européenne a besoin maintenant d'un mandat de l'Eurogroupe», les ministres des Finances de la zone euro, a expliqué M. Dombrovskis.

Il revient à présent aux ministres des Finances et aux dirigeants de la zone euro, qui se réuniront mardi à Bruxelles, «de décider de la route à suivre», a-t-il ajouté.

«Sans vouloir préjuger de leur décision, la Commission est prête à travailler étroitement avec les pays de la zone euro pour trouver la meilleure solution possible», mais elle n'a jusque-là pas reçu de mandat pour négocier avec les Grecs, a ajouté le commissaire letton.

M. Dombrovskis a imputé pour l'essentiel l'aggravation de la situation au gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras, relevant que juste avant son arrivée au pouvoir, la Grèce avait «finalement réussi à tourner la page» pour reprendre le chemin de la croissance. «Le gouvernement actuel n'a hélas pas été capable de produire une stratégie crédible pour sortir de la crise», a-t-il estimé.