Le groupe ArcelorMittal et plusieurs entreprises du secteur sidérurgique ont annoncé jeudi avoir licencié 10 000 employés au Mexique et pourraient en licencier 7000 de plus si le gouvernement n'intervient pas pour interdire les pratiques de dumping.

Dans un texte adressé au président Enrique Peña Nieto, publié en pleine page dans la presse mexicaine, les sociétés ArcelorMittal, Altos Hornos de México, DeAcero y Tubacero en appellent au gouvernement pour prendre «des mesures à court terme afin d'enrayer cette crise et sauver des emplois».

Confronté à des «importations déloyales», le secteur sidérurgique mexicain a dû se lancer dans un plan d'économie drastique et annuler certains investissements qui ont provoqué «la perte de 10 000 emplois directs, et 40 000 indirects» selon le communiqué. Si aucune mesure n'est prise rapidement, 7000 autres emplois directs pourraient être menacés, et 40 000 emplois indirects, selon ces entreprises.

Celles-ci demandent au gouvernement la mise en place immédiate «de taxes temporaires» sur les importations sidérurgiques en provenance de pays n'ayant pas d'accords de libre-échange avec le Mexique.

Elles exigent également le renforcement de la législation locale, qu'elles qualifient d'«insuffisante et à la traîne» pour lutter contre les pratiques de dumping.

Le Mexique a imposé le 19 juin des quotas à l'importation de lames en acier laminé à froid en provenance de Chine, mais ces mesures sont «insuffisantes», a indiqué à l'AFP un responsable de l'entreprise Altos Hornos de México.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mardi dans la ville sidérurgique de Monclova (nord) pour protester contre cette vague de licenciements.

En mars, l'Union européenne avait décidé d'imposer des taxes antidumping pour une durée de six mois à certains produits en acier inoxydable importés de Chine et de Taïwan.