L'impact économique pour la Tunisie de l'attentat sanglant contre un hôtel en bord de mer pourrait atteindre plus de 450 millions d'euros en 2015, a déclaré lundi la ministre du Tourisme Selma Elloumi Rekik.

«Il y a des évaluations qui sont faites. On ne peut pas donner de chiffre exact mais il faut compter au moins, (pour) l'impact sur le PIB, (qu') il y a un manque à gagner d'au moins un milliard de dinars pour l'année», a-t-elle répondu à une question sur les pertes après l'attentat de vendredi.

«C'est un minimum je pense, mais ça reste toujours une estimation», a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse alors que le budget de l'État tunisien pour 2015 est de près de 29 milliards de dinars (13,3 milliards d'euros).

La ministre annonçait une série de «mesures d'urgence» visant à soutenir les professionnels du secteur touristique, comme des «prêts exceptionnels (...) pour financer l'activité des établissements touristiques pour les saisons 2015 et 2016».

Mme Elloumi a également indiqué que le gouvernement avait décidé de supprimer la taxe de sortie du territoire de 30 dinars (13,7 EUR) imposée l'an dernier aux étrangers non-résidents. Cette suppression ne pourra toutefois intervenir qu'une fois approuvée par le Parlement.

En outre, les touristes venant en voyage organisé de Chine, d'Inde, d'Iran et de Jordanie pourront désormais obtenir un visa à leur arrivée à l'aéroport, selon la ministre.

«Si ce secteur s'écroule (...), l'économie s'écroule», a mis en garde la ministre.

Trente-huit personnes ont été tuées vendredi lorsqu'un étudiant tunisien de 23 ans, identifié comme Seifeddine Rezgui, a ouvert le feu sur les vacanciers dans un hôtel de la zone touristique de Port El Kantaoui avant d'être abattu. L'attentat a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).

Depuis la révolution de 2011 qui a chassé du pouvoir le dictateur Zine Al Abidine ben Ali, la Tunisie fait face à une menace djihadiste croissante qui, couplée avec les bouleversements politiques et les tensions économiques et sociales, a pesé sur le tourisme, qui représente près de 7% du PIB et plus de 400 000 emplois directs et indirects.