Le premier ministre autrichien, Werner Faymann, a appelé lundi à mettre fin aux «politiques d'extrême austérité», à la veille d'une visite à Athènes qui sera la première d'un dirigeant européen depuis l'arrivée au pouvoir de Syriza en janvier.

Dans une interview à l'agence de presse grecque ANA-MPA, M. Faymann a observé que «les politiques d'extrême austérité ne peuvent pas continuer» et qu'il faut «donner une chance» à la Grèce de pouvoir payer ses dettes, ajoutant qu'il soutient le projet gouvernemental d'intensifier la lutte contre la corruption pour remplir les coffres de l'État.

«Ce qui se passe en Grèce devrait servir d'alerte sur ce qui se passera si on n'impose que de l'austérité», a-t-il dit, «en d'autres termes, toujours plus de chômeurs, un accroissement de la dette et du risque de pauvreté».

M. Faymann estime que la situation actuelle «doit cesser» et il a déploré la tendance à ce que les discussions sur la Grèce «tournent de plus en plus sur les possibles désastres alors que ce qui est souhaitable est une solution à moyen terme».

Il a développé l'idée d'un plan à cinq ans, sur les fondamentaux duquel il a semblé convaincu qu'il pouvait y avoir un accord, le plus important étant, selon lui, de «redonner de l'espoir au peuple».

Il a averti aussi des dangers d'une «spéculation sur un prétendu Grexit», une sortie de la Grèce de la zone euro.

Le chancelier autrichien a prôné l'action commune pour améliorer la solidarité et le bien-être social en Europe: «si nous commençons à mettre l'intérêt individuel devant l'intérêt général, l'Europe ne fonctionnera pas», a-t-il déclaré.

Selon ANA-MPA, M. Faymann doit rencontrer au cours de sa visite le premier ministre, Alexis Tsipras, et le président de la République, Prokopis Pavlopoulos.