Il y a toujours des différences importantes entre la Grèce et ses créanciers internationaux et un accord est encore loin, a affirmé jeudi le porte-parole du Fonds monétaire international (FMI) lors d'une conférence de presse.

«Il y a encore des différences majeures entre nous dans des secteurs essentiels et il n'y a pas eu de progrès pour combler ces différences récemment. Nous sommes encore loin d'un accord», a affirmé Gerry Rice, en ajoutant que les autorités grecques étaient en train de préparer de nouvelles propositions.

Il a souligné que le FMI ne «quittait jamais la table des négociations» mais que «la balle était maintenant dans le camp grec» en précisant que l'équipe des négociateurs du FMI avait pour l'heure quitté Bruxelles pour regagner Washington.

Selon M. Rice, les principales différences résident dans la réforme du système de retraites grec, les impôts et le financement des dépenses publiques.

Il a affirmé que l'organisation actuelle du système des retraites était «insoutenable» et qu'il fallait élargir l'assiette de l'impôt si la Grèce voulait remettre ses finances sur pied.

Ces déclarations interviennent alors que responsables grecs et leurs créanciers (FMI, Banque centrale européenne et Union européenne) tentent de dégager un accord qui éviterait à la Grèce de se retrouver en défaut de paiement à la fin du mois.

Le premier ministre grec Alexis Tsipras et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ont eu jeudi un entretien pour tenter de dégager les grandes lignes d'un accord. M. Tsipras a confirmé à son issue que des divergences subsistaient en particulier sur le plan budgétaire et financier.

Le porte-parole du FMI a affirmé que les retraites et salaires représentaient 80% des dépenses du budget primaire grec et qu'il n'était pas possible pour Athènes d'atteindre les objectifs budgétaires fixés sans une réforme.

Il a toutefois indiqué que le FMI tenait à assurer l'équité sociale et que les retraites les plus basses étaient protégées par ses propositions.

Sur la collecte des impôts, le FMI estime qu'il ne sert à rien d'augmenter la charge fiscale sur une base qui reste très étroite et qu'il fallait plutôt simplifier le système de TVA.

«Une réforme du système qui le simplifierait grandement permettrait de récolter des impôts supplémentaires représentant jusqu'à 1% du Produit intérieur brut», a-t-il assuré.

«C'est ce dont nous discutons et il n'y pas eu de rapprochement significatif dans nos différences», a-t-il dit.

Concernant le poids de la dette, il a rappelé que «plus éloignées des engagements originaux pris en 2012 seront les mesures prises pour atteindre les objectifs, plus grand sera le besoin pour un financement additionnel afin que la dette grecque soit soutenable».

«Il y a un cadre défini avec nos partenaires européens pour répondre à la question de la dette grecque et il n'y a pas eu de discussions pour le modifier», a-t-il indiqué.

Il a également précisé que la directrice-générale du FMI, Christine Lagarde, se rendrait à Bruxelles le 17 juin pour participer à une conférence puis serait le lendemain au Luxembourg pour participer à la réunion de l'eurogroupe.

Il a démenti toute divergence entre le FMI et ses partenaires européens dans les négociations avec la Grèce: «la proposition qui a été présentée aux Grecs il y a une semaine était une proposition commune des trois institutions», a-t-il déclaré.