Certains pays riches peuvent se permettre de «vivre avec leur dette» et doivent se garder de rembourser en avance leurs créanciers au prix de cures d'austérité «néfastes», indique une étude publiée mardi par des experts du FMI.

Dévoilée en pleine négociation entre Athènes et ses créanciers internationaux, dont le FMI, cette recommandation ne concerne toutefois qu'une certaine catégorie de pays, ceux disposant d'une marge de manoeuvre budgétaire et qui se financent à bas coûts sur les marchés, précise cette étude.

Les pays comme la Grèce, l'Italie, le Japon ou Chypre qui présentent de «forts risques» liés au poids de leur dette, ont, eux, «peu d'options» et «doivent se concentrer» sur les moyens de réduire leur endettement, écrivent ses auteurs.

Les pays de «la zone verte» budgétaire, où une crise est hautement improbable, seraient en revanche bien avisés de ne pas s'engager dans des politiques drastiques de réduction de leur endettement, indique l'étude, apportant une nouvelle pierre au débat sur les méfaits de l'austérité.

«Le coût de mesures visant à délibérément réduire le stock de dette a des chances d'excéder les bienfaits d'une dette plus faible en termes d'assurance contre les crises», assure l'étude, qui a été validée par l'économiste en chef du FMI Olivier Blanchard mais ne représente pas la position officielle de l'institution.

Pour réduire leur dette, ces pays pourraient ainsi être amenées à imposer des impôts ou des coupes dans des dépenses au risque d'avoir un effet «nocif et permanent» sur la consommation et la production, précisent deux des auteurs dans un blogue.

Ces pays devraient donc au contraire «simplement vivre avec leur dette» et laisser son poids par rapport au PIB décliner à mesure que la croissance augmente, ajoutent-ils.

Selon leur typologie, la liste des pays qui devraient s'épargner cette cure d'austérité englobe les principaux pays industrialisés dont certains, comme le Royaume-Uni, sont pourtant actuellement engagés dans des politiques de désendettement.

Selon l'étude, la France figure, elle, dans une zone intermédiaire où le poids de la dette doit conduire à une certaine «prudence».