La Chine a scellé mardi avec le Brésil un ambitieux plan d'investissements de 53 milliards de dollars, en particulier dans le secteur des infrastructures, maillon faible du géant d'Amérique du Sud qui traverse une mauvaise passe économique.

Lors d'une visite officielle à Brasilia du premier ministre chinois Li Keqiang, les deux pays ont signé 35 accords économiques dans le cadre d'un «plan d'action commun» allant jusqu'à 2021.

Cette vague d'investissements chinois apporte une bouffée d'oxygène au Brésil. La septième économie mondiale est au bord de la récession et ses capacités d'investissement sont corsetées par le programme d'austérité du gouvernement.

Pékin, qui avait déjà apporté fin avril 3,5 milliards de dollars de financement dans Petrobras, a signé mardi deux nouveaux accords qui vont apporter sept milliards supplémentaire au géant étatique pétrolier brésilien, plombé par un vaste scandale de corruption qui a affecté sa capacité d'emprunt sur les marchés.

Dans le même registre, la banque chinoise ICBC va offrir jusqu'à 4 milliards de dollars de financements au groupe minier brésilien Vale, leader mondial du minerai de fer, qui souffre de l'effondrement des cours.

Les deux pays ont aussi concrétisé la vente d'une première tranche de 22 avions du constructeur brésilien Embraer à la compagnie chinoise Tianjin Airlines pour un montant estimé à 1,1 milliard, sur un total de 60 appareils.

Leader mondial de l'élevage de viande bovine, le Brésil a obtenu la réouverture du marché chinois à ses exportations bloquées pour des questions sanitaires. La reprise des ventes sera «immédiate avec l'habilitation par la Chine des huit premiers établissements exportateurs brésiliens», a souligné la présidente brésilienne Dilma Rousseff.

La Chine va aussi participer à de nombreux projets d'infrastructures, routes, autoroutes et ports.

Mme Rousseff a en particulier souligné l'importance «stratégique pour le Brésil» de concrétiser les études de faisabilité du projet pharaonique de «couloir ferroviaire et maritime» devant relier l'Amérique du Sud d'est en ouest, de l'Atlantique au Pacifique à travers l'Amazonie. Cet axe entre Brésil et Pérou servirait à transporter les matières premières brésiliennes, en particulier soja et minerai de fer vers la Chine.

«La Chine et le Brésil promeuvent la construction d'infrastructures, un domaine dans lequel la Chine a une riche expérience qu'elle aimerait partager avec le Brésil pour l'aider à réduire ses coûts», a commenté le premier ministre chinois.