La Grèce a demandé lundi avec insistance à ses créanciers de lui verser de l'argent en échange des récents progrès accomplis dans les négociations, assurant qu'il «n'y a plus de liquidités dans l'économie grecque».

«Les progrès enregistrés doivent constituer un passeport pour l'assouplissement du financement de l'économie grecque», a estimé, lors d'un point de presse à Athènes, Gabriel Sakellaridis, le porte-parole du premier ministre Alexis Tsipras.

M. Sakellaridis a reconnu «qu'il n'y a plus de liquidités dans l'économie grecque», et que, de toute façon, on ne peut pas procéder a des réformes efficaces dans un état d'asphyxie financière».

«Pour nous ,il est très important qu'intervienne le plus vite possible la libération de liquidités», a-t-il insisté, citant même la date «d'aujourd'hui» comme désirable.

M. Sakellaridis a suggéré «un accord sur tous les points sur lesquels il peut y avoir un terrain d'entente, quitte à ce que les questions qui divisent fassent l'objet d'un nouveau round de négociations».

Après trois jours de discussions au sein du Groupe de Bruxelles, composé de représentants de la Grèce et de ses créanciers, qui se sont tenus dans la capitale belge depuis jeudi, la discussion devait reprendre lundi à 11h00 GMT.

Selon M. Sakellaridis, Athènes souhaite «arriver à un accord global (avec ses créanciers, UE, FMI, BCE, NDLR) d'ici fin mai ou fin juin, un accord ayant la plus grande durée possible», et sans passer par un accord intermédiaire.

Interrogé sur le point de savoir si cet accord global comprendrait la renégociation de la dette, M. Sakellaridis a répondu : «C'est le gouvernement qui décidera le moment opportun de poser cette question».

Les trois jours de discussions entre experts du groupe de Bruxelles se sont déroulés dans une ambiance meilleure que d'habitude, ce qui semble tenir au remaniement par M. Tsipras de l'équipe de négociation «politique» grecque. Une source européenne a même évoqué «des discussions constructives», voire «encourageantes».

Mais des points importants restent non réglés, portant sur le droit du travail ou le montant des retraites. Ces points constituent «des lignes rouges» infranchissables, a prévenu Athènes.

Or le temps presse pour le déblocage des derniers 7,2 milliards d'euros promis par l'Union européenne au pays en cas d'accord. À en croire les officiels du gouvernement, les caisses sont vides, alors qu'Athènes doit rembourser à ses créanciers un total d'environ un milliard d'euros en mai, à partir de mercredi.