L'agence de notation Moody's a abaissé la note de la Grèce mercredi en raison notamment des incertitudes pesant sur un accord avec ses créanciers qui lui permettrait de faire face à ses obligations sur sa dette.

Cette note est désormais de Caa2 soit encore plus bas dans la catégorie des obligations présentant un très fort risque de crédit mais encore au-dessus de ce qui constituerait une situation de défaut.

La perspective accordée par Moody's à cette nouvelle note reste négative c'est-à-dire qu'elle pourrait la baisser encore davantage si la situation ne se débloquait pas.

La décision de Moody's fait suite à un examen qui avait débuté en février dernier après l'accession au pouvoir du parti de gauche radicale Syriza. Depuis, les négociations entre la Grèce et le FMI, la BCE et l'Union européenne sur un programme de réformes se sont enlisées.

Moody's a invoqué «les risques élevés qui pèsent sur le point de savoir si le gouvernement grec parviendra à un accord avec ses créanciers officiels en temps voulu pour faire face à ses remboursements sur sa dette».

L'agence new-yorkaise invoque également les risques qui subsisteraient, même en cas d'accord, sur les perspectives financières du pays en raison «de l'affaiblissement de l'économie et de l'environnement politique national fragile».

La Grèce négocie actuellement un programme de réformes pour obtenir la dernière tranche d'aide de 7,2 milliards d'euros sur le programme d'aide que lui ont accordé ses partenaires européens et internationaux. Mais les discussions sont difficiles et les tergiversations grecques provoquent leur impatience.

Des négociations se sont ouvertes mercredi à Bruxelles et doivent se poursuivre jeudi entre des représentants d'Athènes et ses créanciers. La partie grecque a élaboré en vue de ces réunions une série de réformes visant à augmenter les recettes du pays.

«Les négociations entre les créditeurs officiels (...) et le gouvernement grec ne semblent avoir abouti qu'à de faibles résultats ces deux derniers mois», souligne Moody's qui estime que les positions des deux parties «restent éloignées sur les objectifs principaux sans perspective d'accord sur un nouveau paquet financier».

«Les deux parties ont réaffirmé leur souhait de parvenir à un accord qui éviterait un défaut grec et il y a des indications selon lesquelles le processus a pris récemment un caractère d'urgence avec un changement dans l'équipe de négociateurs grecque"», estime toutefois Moody's.

Mais «le résultat final sera dicté principalement par des décisions politiques prises à la fois au niveau européen et en Grèce et, pour cette raison, le résultat de ces décisions est très incertain et le potentiel pour un accident politique se traduisant par un défaut de la Grèce sur sa dette a augmenté», affirme Moody's.