Le Portugal compte rembourser par avance «la totalité de la dette restante» auprès du Fonds monétaire international (FMI), après avoir déjà réglé avant terme 6,6 milliards d'euros, a annoncé vendredi le premier ministre Pedro Passos Coelho.

«Nous avons décidé de soumettre à nos partenaires européens une demande d'amortissement de toute la dette restante auprès du FMI», a assuré M. Passos Coelho devant la Chambre de Commerce luso-mexicaine à Lisbonne.

Le remboursement anticipé de 14 milliards d'euros, annoncé début février, «est en cours», a-t-il relevé. «Les économies en termes de taux d'intérêt vont nous permettre d'alléger la charge de notre dette extérieure», a-t-il ajouté.

Dans le cadre de son plan de sauvetage international, le Portugal s'était vu accorder par le FMI depuis 2011 des prêts de 29,6 milliards d'euros, dont 6,6 milliards ont déjà été remboursés en mars.

Selon les calculs du gouvernement, le Portugal pourra économiser environ 730 millions d'euros en intérêts entre 2015 et 2019, dans la mesure où le pays arrive à se financer moins cher sur les marchés.

Le Portugal a ainsi emboîté le pas à l'Irlande, qui a déjà remboursé par avance 12,5 milliards d'euros sur un prêt de 22,5 milliards d'euros consenti par le FMI.

Un remboursement anticipé requiert l'accord de tous les bailleurs de fonds, donc l'Union européenne en plus du FMI.

D'après le calendrier initial, le Portugal devait commencer à rembourser le FMI cette année, en versant 550 millions d'euros, et devait régler la totalité d'ici 2024.

Le Portugal était sorti en mai d'un plan d'aide internationale de 78 milliards d'euros accordé il y a quatre ans par l'Union européenne et le FMI en échange d'un programme de réformes et de rigueur.

Lisbonne prévoit de ramener son déficit public à 2,7 % du PIB cette année. Moins optimistes, le FMI et la Commission européenne tablent sur un déséquilibre de 3,2 %.

Le Portugal était parvenu jeudi à réduire de 4,54 milliards d'euros ses besoins de financement pour 2017 et 2018, en échangeant des titres de dette arrivant à maturité pendant cette période contre des obligations à échéance 2024 et 2030.