L'euro baissait face au dollar mardi, les négociations difficiles entre Athènes et ses créanciers pesant toujours sur la monnaie unique face à un billet vert tout de même lesté par de nouveaux doutes sur une possible hausse des taux américains à la mi-2015.

Vers 6h15 (heure de Montréal), la monnaie unique européenne valait 1,0675 dollar, contre 1,0741 dollar lundi soir.

La devise européenne reculait également face à la devise nippone, à 127,58 yens contre 128,05 yens la veille.

Le dollar se reprenait face à la monnaie japonaise, à 119,51 contre 119,22 yens lundi.

«Le manque d'espoir sur la réunion de l'Eurogroupe vendredi a poussé la Grèce à mettre en place des mesures drastiques lundi, en publiant un décret rendant obligatoire le transfert des réserves de fonds des autorités locales à la Banque centrale du pays», commentait Connor Campbell, analyste chez Spreadex.

Avec cet acte, qui doit être validé en procédure d'urgence par le Parlement, le gouvernement souhaite couvrir «les besoins d'urgence de l'État, qui s'élèvent à trois milliards d'euros pour les 15 prochains jours», stipule le texte.

La Grèce a été mise sous pression samedi depuis Washington, où se tenaient les assemblées semi-annuelles du FMI et de la Banque mondiale. De nombreuses voix européennes et américaines l'ont pressée de présenter son programme de mesures budgétaires pour continuer à recevoir l'aide internationale dont elle a besoin pour ne pas faire défaut sur sa dette.

Ce n'est que lorsqu'Athènes aura présenté ces mesures qu'elle pourra recevoir une tranche d'aide s'élevant à 7,2 milliards de dollars. Cet argent lui est vital pour faire face à ses obligations de paiement sur sa dette.

Le gouvernement de gauche radicale est confiant jusqu'à l'été, mais pas au-delà. Si un accord n'est pas trouvé d'ici juin, «tout prendra un tour beaucoup plus difficile», a reconnu dimanche le vice-premier ministre grec Ioannis Dragasakis.

La monnaie unique était de plus lestée par l'annonce mardi d'une baisse inattendue en avril de la confiance des milieux financiers allemands après cinq mois ininterrompus de hausse.

Ces données étaient de nature à faire naître des inquiétudes sur la vigueur de l'économie allemande, la première de la zone euro.

De son côté, «le dollar a tiré un peu de soutien des commentaires du vice-président de la Fed (Réserve fédérale américaine) William Dudley qui a réitéré qu'il 'pense que les perspectives de croissance de l'économie américaine pour le reste de 2015 vont s'améliorer' ce qui justifierait une hausse des taux» cette année, relevait Lee Hardman, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.

Les investisseurs espèrent de nouvelles indications de la Fed, à l'issue de la réunion de son Comité de politique monétaire (FOMC) la semaine prochaine, sur le calendrier d'une hausse des taux d'intérêt attendue courant 2015.

Une hausse des taux d'intérêt de la Fed rendrait le billet vert plus rémunérateur et donc plus attrayant pour les investisseurs.

D'ici là, ils surveilleront les indicateurs sur les ventes de logements aux États-Unis, mercredi et jeudi, puis sur les ventes de biens durables vendredi.

Vers 4h15, la livre britannique gagnait un peu de terrain face à la monnaie unique européenne, à 71,76 pence pour un euro, mais baissait face au dollar, à 1,4876 dollar pour une livre.

La monnaie suisse se stabilisait face à l'euro, à 1,0269 franc pour un euro, et baissait face au billet vert, à 0,9618 franc pour un dollar.

L'once d'or valait 1196,09 dollars, contre 1196,50 dollars lundi soir.