La croissance économique en zone euro devrait avoir accéléré au cours du premier trimestre et s'affermir au printemps et à l'été, selon la prévision publiée mercredi par trois grands instituts statistiques, qui identifient toutefois un risque émanant de la Grèce.

L'Ifo allemand, l'Insee français et l'Istat italien tablent sur une croissance du PIB du bloc monétaire de 0,4% au premier trimestre 2015, après 0,2% puis 0,3% aux deux derniers trimestres 2014, et anticipent une progression «au même rythme au cours des trimestres suivants».

Commerce extérieur et consommation des ménages, stimulée par la baisse des prix de l'énergie et une amélioration sur le front de l'emploi, sont les piliers de cet éclaircissement des perspectives, écrivent dans un communiqué commun les trois instituts.

Toutefois, «cette prévision suppose qu'un accord entre la Grèce et ses créditeurs permettra de préserver la stabilité de l'Union monétaire mais, dans le cas contraire, les perspectives seraient plus sombres», selon les experts. Athènes négocie toujours d'arrache-pied avec ses partenaires européens et le Fonds monétaire international (FMI) pour obtenir le versement d'une aide financière, alors que les caisses sont vides et que d'importants remboursements arrivent à échéance.

La croissance en zone euro pourrait en revanche ressortir plus élevée que les 0,4% pronostiqués, du fait d'«effets plus positifs qu'attendu sur l'investissement de l'assouplissement quantitatif de la BCE», selon le communiqué des instituts.

La Banque centrale européenne (BCE) procède depuis début mars à des achats massifs de dette, essentiellement des obligations émises par les États de la zone euro. Cette mesure de politique monétaire appelée «assouplissement quantitatif» doit permettre, en agissant sur les taux d'intérêt, de faire repartir le crédit, l'investissement, et par là même les prix.

Pour ceux-ci, les trois instituts prédisent une évolution négative, de -0,3% au premier trimestre et de -0,1% au deuxième, puis un léger rebond de 0,1% au troisième.