Yanis Varoufakis, le ministre grec des Finances, va rencontrer dimanche la directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde à Washington, a-t-on appris samedi de sources officielles concordantes.

«Le ministre des Finances Yanis Varoufakis rendra visite à la directrice générale du FMI Christine Lagarde à Washington dimanche pour une discussion informelle sur le programme de réforme du gouvernement grec», a simplement indiqué le ministère grec dans communiqué.

Un porte-parole du FMI à Washington a confirmé samedi dans une déclaration écrite la rencontre de dimanche, en utilisant les mêmes termes que le ministère grec pour en expliquer la raison.

Une seconde source gouvernementale grecque a ajouté que M. Varoufakis rencontrerait aussi «des responsables du Trésor américain» lundi. Il s'entretiendra avec Nathan Sheets, le sous-secrétaire au Trésor américain en charge des affaires internationales, a précisé à l'AFP l'entourage de M. Varoufakis.

Cette visite précède deux importants groupes de travail de la zone euro, mercredi et jeudi, consacrés au cas de la Grèce.

Elle survient aussi à quatre jours d'un versement important de la Grèce au FMI, 460 millions d'euros (631 millions de dollars) environ, alors que le doute a plané ces derniers jours sur la capacité du pays à honorer cette échéance.

Cependant, plusieurs sources gouvernementales grecques sont apparues très optimistes depuis vendredi soir sur l'issue des négociations en cours avec les créanciers du pays, et elles ont assuré que la Grèce n'aurait aucun problème à payer l'échéance due le 9 avril au FMI.

Samedi encore, le secrétaire d'État aux Finances Dimitris Mardas a assuré sur la chaîne de télévision Mega que «le paiement au FMI aurait lieu», et qu'il «y a de l'argent pour payer les salaires, les retraites et tout ce qui est nécessaire la semaine prochaine».

Si la Grèce manquait une échéance de remboursement au FMI, elle risquerait de déclencher un défaut aux conséquences économiques difficilement calculables pour elle-même et pour l'ensemble de la zone euro.

Les doutes ont été alimentés en particulier par la lettre envoyée à la mi-mars à la chancelière allemande Angela Merkel par le premier ministre grec Alexis Tsipras, avertissant que faute de versement d'une aide rapide de l'Union européenne à la Grèce dans les semaines suivantes, il serait «impossible» de continuer à assurer le service de la dette, et que le gouvernement préférerait honorer en premier lieu ses engagements vis-à-vis des fonctionnaires.

Deux réunions de travail entre experts de la zone euro sont prévues la semaine prochaine.

La Grèce doit faire approuver d'ici fin avril une liste de réformes à ses partenaires pour espérer obtenir le versement de 7,2 milliards d'euros (9,9 milliards de dollars)  d'aide européenne restés en suspens depuis l'automne dernier.

Au total, depuis 2010, les créanciers du pays (BCE, UE, FMI) ont promis 240 milliards d'euros (329 milliards de dollars)  de prêts à la Grèce.

En attendant, la situation financière du pays paraît précaire, avec une importante fuite des capitaux depuis le début de la séquence électorale qui a porté Syriza au pouvoir fin janvier, et de moindres rentrées d'impôts.