La Banque d'Espagne a relevé jeudi sa prévision de croissance pour 2015 à 2,8%, soulignant dans son rapport trimestriel l'impact positif des mesures de la BCE, de la dépréciation de l'euro et de la baisse du prix du pétrole.

Détectant une «légère accélération de l'activité» par rapport à la fin 2014, soutenue par une reprise de la consommation des ménages, la Banque d'Espagne dit s'attendre à une croissance de 0,8% au premier trimestre.

Ce contexte lui permet de «revoir à la hausse la croissance du PIB estimée pour 2015 jusqu'à 2,8%», contre une prévision du gouvernement de 2,4%.

«En 2016, nous nous attendons à ce que la phase de croissance se poursuive, avec un taux moyen annuel de 2,7%», poursuit le régulateur.

La croissance sera un peu moindre en 2016 qu'en 2015 car «nous prévoyons une certaine atténuation de quelques-uns des facteurs qui stimulent actuellement» l'activité.

La Banque d'Espagne estime que le pays a réduit son déficit à 5,5% du PIB à fin 2014, en ligne avec les prévisions du gouvernement.

Elle prévoit que le déficit, qui a plongé jusqu'à 9% du PIB en 2011, soit ramené à 4,5% du PIB en 2015 puis 3,9% en 2016. Cette dernière prévision contredit celle du gouvernement, qui a promis à Bruxelles de ramener son déficit sous la barre des 3% dès 2016.

Tirée par la consommation des ménages, qui profitent notamment de meilleures conditions de financement offertes par des banques soutenues par le programme de rachat d'actifs de la BCE, la croissance aura un effet positif sur l'emploi. Le pays reste toutefois frappé par un taux de chômage très élevé: la Banque d'Espagne table, comme le gouvernement, sur un taux de 22,2% fin 2015 puis de 20,5% en 2016, contre 23,7% fin 2014.