Malgré les progrès accomplis, le Portugal doit poursuivre ses efforts de rigueur budgétaire à moyen terme, pour éviter de retomber dans les erreurs du passé, a prévenu mardi le Fonds monétaire international (FMI).

«L'assainissement budgétaire doit se poursuivre à moyen terme, non seulement en raison de l'héritage d'une dette publique élevée, mais aussi pour éviter les excès budgétaires du passé», indique le FMI dans un rapport sur le Portugal

La croissance est revenue au cours de l'année 2013, et «le chômage a commencé à baisser après avoir atteint des niveaux historiques», commente l'institution à l'issue d'une mission de contrôle à Lisbonne qui s'est achevée mardi.

Après une croissance de 0,9% en 2014, le gouvernement prévoit une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de 1,5% en 2015. «La reprise est molle», juge toutefois le FMI, qui estime que la croissance annuelle «ne devrait pas dépasser environ 1,25%» à moyen terme.

Le Portugal est sorti en mai d'un plan d'aide internationale de 78 milliards d'euros accordé en 2011 par l'Union européenne et le FMI en échange d'un programme de réformes et de rigueur.

Encouragé par le «succès du programme d'ajustement» budgétaire et «des taux d'emprunt extraordinairement bas dans la zone euro», le Portugal a commencé à rembourser par avance une partie de son emprunt auprès du FMI, rappelle le rapport.

Le Portugal avait annoncé fin février son intention de payer six milliards d'euros au FMI dès le mois de mars, soit près d'un quart des prêts accordés depuis 2011.

Au total, Lisbonne souhaite régler 14 milliards d'euros sur les 25,7 milliards reçus en trois ans par le FMI, dans un délai maximum de deux ans et demi.

Cette décision se traduira par «une réduction très importante des intérêts à payer par notre pays», avait alors assuré la ministre des Finances Maria Luis Albuquerque.

Selon des calculs du FMI, le Portugal pourra ainsi économiser jusqu'à 500 millions d'euros en intérêts entre 2015 et 2018.