Le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a enjoint lundi la Grèce à s'atteler rapidement à ses réformes, faisant miroiter un possible premier versement de fonds par ses partenaires dès le courant du mois de mars en cas de «progrès».

«Mon message aux Grecs est le suivant: essayez de commencer le programme avant la fin de toute la renégociation», a dit M. Dijsselbloem, chef de file des ministres des Finances de la zone euro, au Financial Times. «Il y a des choses que vous pouvez faire dès aujourd'hui. Si vous le faites, alors à un certain point en mars il peut peut-être y avoir un premier versement. Mais cela suppose des progrès, pas seulement des intentions».

Les partenaires de la Grèce ont consenti la semaine dernière à prolonger de quatre mois leur programme d'aide au pays mais indiqué que les fonds dus à ce titre - quelque 7 milliards d'euros - ne seraient pas versés avant avril, date à laquelle ils veulent juger de l'avancée de réformes promises par le gouvernement d'Alexis Tsipras.

La Grèce fait toutefois face à d'importantes échéances financières en mars, notamment à l'égard du fonds monétaire international (FMI), qu'elle aura du mal à honorer.

À ce propos le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a rappelé dans un entretien à la télévision publique allemande ARD dimanche soir que la Grèce s'était engagée à «honorer complètement et dans les temps ses engagements».

«Dès lors que le premier paiement n'est pas effectué dans les temps, on est dans une situation que l'on appelle un défaut», a-t-il mis en garde. Et cela, le ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis, «doit le savoir, il est ministre des Finances (...) et il est professeur d'économie», a dit le grand argentier allemand. «À sa place je n'aimerais pas prendre cette responsabilité», a conclu M. Schäuble.