La Cour suprême de l'Islande a imposé à quatre banquiers les peines les plus sévères jamais prononcées au pays dans une affaire de fraude.

Les quatre dirigeants de la banque Kaupthing ont été punis pour leur rôle dans l'écroulement financier de la nation en 2008.

Les accusés dans cette affaire, qui ont toujours clamé leur innocence, ont été reconnus coupables d'avoir manipulé le marché peu avant que leur banque ne périclite en 2008.

Plusieurs banquiers étaient perçus comme les incarnations de l'excellence économique de l'Islande avant la crise, une époque dorée où les actifs des institutions financières étaient devenus dix fois plus importants que le produit intérieur brut du pays.

Trois banques islandaises - Kaupthing, Glitnir et Landsbanki - s'étaient effondrées en 2008. Leur chute brutale avait précipité la nation de 325 000 âmes dans une crise financière aiguë.

La valeur de la devise de l'Islande avait chuté alors que le taux de chômage et l'inflation avaient explosé. Le pays avait dû se tourner vers le Fonds monétaire international et l'Europe pour obtenir de l'aide, et il tente toujours de rebondir.

Hreidar Mar Sigurdsson, l'ancien président-directeur général de Kaupthing, a écopé de la peine la plus dure. Il devra passer cinq ans et demi derrière les barreaux.

La peine de Sigurdur Einarsson, l'ex-président du conseil d'administration, a été réduite, passant de cinq à quatre ans.

Magnus Gudmundsson, le directeur de Kaupthing Luxembourg, a quant à lui vu sa punition être prolongée de trois ans à quatre ans et demi.

Olafur Olafsson, l'un des actionnaires les plus influents de la banque, a appris qu'il resterait à l'ombre pendant quatre ans et demi au lieu de trois ans et demi.

Ils ont tous été accusés d'avoir manipulé le marché en lien avec une transaction effectuée par le cheikh Mohammed Bin Khalifa Al-Thani du Qatar, qui a acquis 5,1 pour cent des parts de Kaupthing avant le début de ses déboires.

Les accusés avaient déjà été reconnus coupables par la Cour du district de Reykjavik en décembre 2013, puis des appels avaient ultérieurement été logés auprès de la Cour suprême de l'Islande.

Ils seront obligés de payer leurs frais juridiques.