La croissance a légèrement accéléré en décembre dans la zone euro, mais la situation est préoccupante en Allemagne qui ne joue plus son rôle de moteur économique et en France, où l'activité continue de se contracter, a estimé mardi le cabinet Markit qui publie le PMI.

Le PMI composite de la zone euro s'est établi à 51,7 en décembre contre 51,1 le mois précédent, à son plus haut niveau en deux mois. C'est un peu mieux que prévu: les analystes tablaient sur un PMI à 51,5 points.

Lorsqu'il dépasse les 50 points, cela signifie que l'activité progresse tandis qu'elle se replie s'il est inférieur à ce seuil.

Malgré cette légère accélération, la zone euro enregistre sa deuxième plus faible croissance depuis un an. Les données publiées mardi sont en outre conformes à une hausse trimestrielle du PIB d'à peine 0,1 % au 4e trimestre, après une croissance de 0,2% au 3e trimestre, indique le cabinet.

«Dans l'ensemble, les chiffres de décembre montrent des signes de stabilisation concernant l'économie européenne mais ne plaident pas pour une accélération de la croissance fin 2014», souligne Johannes Garreis de Natixis.

Dans le détail, «la hausse de l'activité reste faible dans le secteur manufacturier et dans le secteur des services. Toutefois, si le taux de croissance de la production reste inchangé par rapport à novembre, l'expansion de l'activité des prestataires de services s'accélère légèrement», souligne Markit dans son communiqué.

Par pays, l'Allemagne enregistre sa plus faible expansion depuis un an et demi avec un PMI en baisse à 51,4, plombée par le secteur des services.

En France, l'activité du secteur privé continue de se contracter mais montre des signes de stabilisation en décembre. Le PMI français s'est établi à 49,1 points.

«La reprise est donc menée par le reste de la région, où la croissance atteint un plus haut de cinq mois, les pays de la 'périphérie' enregistrant ainsi, pour l'ensemble de l'année, leur plus forte performance économique depuis 2007», indique Chris Williamson, chef économiste chez Markit.

«Parallèlement, les tensions inflationnistes se relâchent, en grande partie grâce à la baisse des prix du pétrole», souligne l'économiste de Markit.

Dans ce contexte, tous les yeux sont tournés vers la Banque centrale européenne (BCE), qui a promis d'oeuvrer à relancer la croissance et à lutter contre le spectre de la déflation.

«Le compte à rebours est lancé pour la réunion de la BCE le 22 janvier, ce qui signifie que toute information est devenue cruciale pour faire basculer la décision dans l'un ou l'autre sens», estime Peter Vanden Houte de la banque ING.