La Turquie a pris lundi la présidence du G20, le groupe des 20 économies les plus puissantes de la planète, pour la première fois de son histoire et avec l'ambition de réduire les inégalités et de s'ouvrir aux pays les plus pauvres.

«Trois mots d'ordre guideront la Turquie pour l'organisation du prochain sommet annuel du G20: l'ouverture, la mise en oeuvre [des décisions déjà prises] et l'investissement», a déclaré le vice-premier ministre turc responsable de l'économie Ali Babacan lors d'une conférence de presse télévisée.

«Nous souhaitons que le G20 s'ouvre aux pays à faibles revenus et se tourne vers ceux qui ne sont pas membres du G20», a poursuivi M. Babacan, «la Turquie va réduire le fossé qui sépare les économies des pays développés et celles des pays en développement de façon à réduire les inégalités».

La Turquie prend les rênes du G20 après l'Australie et avant la Chine.

M. Babacan a indiqué le prochain sommet du G20 se déroulerait en novembre prochain dans la station balnéaire d'Antalya (sud).

Parmi les sujets traités figureront les moyens d'entretenir une «croissance économique forte, durable et équilibrée», la lutte contre le changement climatique, le développement et la lutte contre la corruption, a-t-il détaillé.

Ce premier mandat turc est considéré par le président islamoconservateur Recep Tayyip Erdogan comme une bonne occasion de redorer son blason sur la scène internationale, terni par les critiques sur sa dérive autoritaire et son refus d'intervenir militairement en Syrie contre les djihadistes.

«Accueillir le sommet du G20 en 2015 est une bonne opportunité et une grande responsabilité pour la Turquie», a commenté M. Babacan.

Élu chef de l'État en août après avoir conduit le gouvernement pendant onze ans, M. Erdogan est largement crédité du spectaculaire bond en avant accompli par l'économie turque depuis 2002.

L'homme fort du pays s'est fixé pour objectif d'entrer dans le club des 10 économies les plus puissantes du monde d'ici 2023, date du centenaire de la République turque.

Mais la croissance s'est sérieusement ralentie depuis 2012, victime de la crise de la zone euro, de virages de la politique monétaire américaine, des tensions politiques turques et de la guerre qui sévit à ses portes en Irak et en Syrie.

Après la plupart des analystes, le gouvernement turc a lui-même réduit de 4 à 3,3 % sa prévision de croissance pour l'année en cours.