L'agence de notation financière Moody's Investors Service a relevé vendredi de deux crans la note de solvabilité financière de la Grèce, qui passe de «Caa3» à «Caa1», citant une amélioration de la situation budgétaire du pays, selon un communiqué.

La note est maintenue dans la catégorie «Caa» qui désigne les titres de dette de mauvaise qualité et qui sont exposés à un risque très élevé. Autrement dit, cette note correspond à un emprunteur présentant de fortes chances de ne pas honorer ses échéances.

L'agence de notation signale toutefois «l'amélioration significative de la situation budgétaire du pays».

Cette note est assortie d'une perspective «stable», ce qui signifie que Moody's n'envisage pas de la modifier à moyen terme.

L'agence de notation estime qu'au vu «de l'engagement du gouvernement vers l'assainissement budgétaire» il interviendra «un déclin graduel du ratio d'endettement sur le Produit intérieur Brut». Après avoir atteint un pic de 179% du PIB cette année, la dette du pays devrait commencer à reculer en 2015, affirme l'agence.

Moody's met également en avant l'amélioration des perspectives économiques. Même si le PIB de la Grèce a continué de se contracter (-0,9% sur un an au 1er trimestre), ce recul est «bien moins sévère qu'attendu et bien inférieur aux -6% accusés au 1er trimestre 2013», poursuit l'analyse de Moody's qui signale aussi un ralentissement de la chute des investissements.

Autre bonne nouvelle, selon l'agence de notation: la consommation a progressé de 0,7% au premier trimestre, une première depuis 15 trimestres, soit depuis près de quatre ans, souligne l'agence.

Elle prévoit une croissance du PIB de 0,4% en 2014 et de 1,2% en 2015.

La structure de la dette grecque, détenue à 82% par le FMI et l'Union européenne, a permis «une réduction du fardeau des intérêts et allongé la maturité» des prêts qui sont en moyenne de 18 ans au lieu de 6,5 ans au moment de la crise en 2011.

«En conséquence, le profil de la dette offre plus de flexibilité budgétaire au gouvernement et réduit les risques de refinancement», indique Moody's.

Si la note reste dans la catégorie «Caa», c'est en raison du «haut niveau d'incertitude politique». La probabilité d'élections anticipées au premier trimestre 2015 et leurs résultats «hautement incertains» accroissent «le risque de retard dans l'application des réformes à un moment clé du programme de restructuration économique», explique Moody's.