Après plusieurs mois de ralentissement, la croissance a rebondi en zone euro au mois de juillet, sauf en France où l'économie stagne, selon les données publiées jeudi par le cabinet privé Markit.

Le PMI composite de la zone euro s'est établi à 54 points, contre 52,8 le mois précédent, a indiqué le cabinet en publiant une première estimation de cet indicateur.

Lorsqu'il dépasse les 50 points, cela signifie que l'activité progresse, tandis qu'elle se replie s'il est inférieur à ce seuil.

«La croissance de l'activité redémarre en juillet, l'économie de la zone euro enregistrant, selon les dernières données PMI flash, l'un de ses plus forts taux d'expansion depuis trois ans», souligne Chris Williamson, économiste chez Markit.

Ces chiffres devraient se traduire par une croissance de 0,4% au troisième trimestre, avancent les analystes, mais le tableau reste sombre, en particulier au niveau de l'emploi.

«La croissance de la zone euro n'est pas assez rapide pour inciter les entreprises à augmenter leurs effectifs en quantités suffisantes pour avoir un impact significatif sur la courbe du chômage. Une fois encore, l'enquête ne signale qu'une progression très modérée de l'emploi», pointe M. Williamson.

«Le rebond de juillet laisse supposer que la croissance est repartie au début du troisième trimestre, mais cela ne suffit pas à faire taire les craintes de voir la reprise s'essouffler», estime Jessica Hinds, de Capital Economics. En cause: les tensions géopolitiques, notamment l'aggravation de la situation en Ukraine, qui pèsent sur le climat économique.

Malgré cela, «les pays de la 'périphérie' enregistrent leur plus forte croissance depuis 2007. L'Allemagne continue également d'observer une forte expansion», relève l'économiste de Markit. Le PMI allemand s'est établi à 55,9 points en juillet.

Pendant ce temps, la France reste à la traîne: l'activité globale a continué de ralentir en juillet (PMI à 49,4 points) avec une forte contraction du secteur manufacturier. Le secteur des services est lui resté atone, reflétant «la morosité de la demande intérieure et la faiblesse de la confiance des entreprises et des ménages».