La Chine a vu sa croissance économique accélérer légèrement au deuxième trimestre, à 7,5% sur un an, selon des chiffres gouvernementaux publiés mercredi, un sursaut inattendu après le fort ralentissement enregistré au trimestre précédent.

Sur les trois derniers mois (avril-juin), la progression du produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale a dépassé la croissance de 7,4% du premier trimestre - ce qui était son plus bas niveau depuis un an et demi.

C'est mieux que la prévision médiane d'un panel de 17 analystes interrogés par l'AFP, qui tablaient sur une stabilisation à +7,4%.

Sur l'ensemble du premier semestre, la croissance économique chinoise a été de 7,4%, a précisé le Bureau national des Statistiques (BNS).

«En ce moment, l'économie nationale, de façon générale, se stabilise, et la croissance est toujours dans des bornes jugées raisonnables», s'est félicité Sheng Laiyun, porte-parole du BNS.

Après une croissance de 7,7% en 2012 puis à nouveau en 2013 - un niveau plus vu depuis 1999 -, Pékin s'est fixé pour 2014 un objectif de 7,5%: ce serait le plus faible taux de croissance du géant asiatique depuis près d'un quart de siècle.

Le ralentissement marqué de l'économie avait incité Pékin à adopter, à partir d'avril, des mesures destinées à stimuler l'activité -- en dopant les investissements dans les infrastructures, en annonçant des réductions fiscales ciblées, et en abaissant les niveaux de réserves obligatoires des banques offrant des prêts aux petites entreprises.

L'embellie relative des indicateurs économiques constatée en mai s'est poursuivie en juin.

Ainsi, la production industrielle a marqué en juin une accélération sensible par rapport au mois précédent, gonflant de 9,2% sur un an --davantage qu'attendu par les analystes interrogés par Dow Jones Newswires.

Les ventes au détail, baromètre de la consommation des ménages, ont quant à elles progressé en juin de 12,4% sur un an, à un rythme à peu près stable par rapport à celui enregistré en mai.

Quant aux investissements en capital fixe - reflétant les dépenses dans les infrastructures -, ils ont grossi de 17,3% sur l'ensemble du premier semestre, un peu au-delà des attentes du marché.

«Nous devons garder à l'esprit que l'environnement économique intérieur et international demeure compliqué, et que l'économie nationale fait encore face à de nombreux défis», a reconnu le BNS.

De l'avis des experts, le net refroidissement du secteur immobilier, après des années d'envolée, devrait ainsi assombrir fortement la conjoncture dans la deuxième moitié de l'année. Le secteur constitue un des piliers de l'économie chinoise.

Le premier ministre Li Keqiang et le président Xi Jinping affichent d'ailleurs toujours leur ambition de «rééquilibrer» le modèle économique du pays en faveur de la consommation, quitte à voir la croissance se modérer quelque peu.