La Banque d'Angleterre a, comme attendu, maintenu jeudi le statu quo sur son taux directeur et son programme de rachats d'actifs, optant pour l'attentisme alors que la reprise économique semble reprendre son souffle et malgré les spéculations persistantes de resserrement monétaire anticipé.

Lors de sa réunion mercredi et jeudi, le comité de politique monétaire de la banque centrale britannique (CPM) a ainsi maintenu son taux directeur à 0,50%, un niveau exceptionnellement bas auquel il est fixé depuis mars 2009.

Le CPM a laissé inchangé à 375 milliards de livres (471,6 milliards d'euros) le montant total de son programme de rachats d'actifs, dit d'«assouplissement quantitatif», épuisé en novembre 2012.

«Comme l'attendait le marché, la Banque d'Angleterre a laissé inchangés son taux directeur et son programme de rachats d'actifs», et cette décision devrait de nouveau avoir été unanime, a relevé James Knightley, économiste chez ING.

La récente embellie de l'économie britannique, assortie d'une chute plus rapide qu'attendu du taux de chômage au Royaume-Uni et de commentaires jugés confiants du gouverneur de l'institution Mark Carney avait poussé certains observateurs à revoir leurs prévisions et à avancer quelque peu la date estimée d'un premier resserrement monétaire de la Banque d'Angleterre.

En effet, M. Carney a estimé mi-juin qu'une hausse des taux d'intérêt pourrait intervenir «plus tôt» qu'attendu par les marchés alors que le chômage chute et que les prix de l'immobilier bondissent.

Avant ces commentaires, de nombreux opérateurs et analystes estimaient que la première hausse de taux de l'institution depuis 2007 interviendrait courant 2015.

Mais de «récents indicateurs ont mis à mal l'idée d'une accélération de la croissance au deuxième trimestre», a souligné Ross Walker, économiste chez RBS.

Principale source d'inquiétude pour les observateurs, la production industrielle a plongé en mai au Royaume-Uni de 0,7% par rapport à avril alors que les économistes s'attendaient à une progression de 0,3%, similaire à celle enregistrée le mois précédent.

De plus, «même si la reprise économique semble en route pour se poursuivre à un bon rythme au second semestre, la faiblesse persistante des pressions inflationnistes laisse à penser que le comité de politique monétaire va répéter sa décision de maintenir inchangé son taux directeur jusqu'à fin 2014», a prévenu Samuel Tombs, économiste chez Capital Economics.