L'Argentine et des fonds «vautours» s'accusent mutuellement de bloquer les négociations sur l'application d'un jugement condamnant Buenos Aires à payer 1,33 milliard de dollars de dette datant de la crise économique de 2001.

Après que le fonds NML Capital a dénoncé lundi que l'Argentine refusait «de négocier le moindre aspect du contentieux», le chef du gouvernement argentin Jorge Capitanich a riposté lundi en disant que «les fonds ne se sont jamais assis à la table des négociations».

NML Capital, Aurelius Management, Blue Angel et 15 investisseurs argentins ont obtenu devant la justice américaine le versement en liquide de 100% des sommes dues par Buenos Aires, alors que la plupart des créanciers de l'Argentine ont consenti de considérables allègements de créances.

Un médiateur, un juriste américain, a été nommé pour arbitrer le processus de négociation visant à fixer les modalités du remboursement.

L'Organisation des États américains (OEA) réunit jeudi les ministres des Affaires étrangères pour discuter du cas argentin. Après s'être exprimé devant le G77 aux Nations unies la semaine dernière, le ministre argentin de l'Économie Axel Kicillof fera un exposé lors de la réunion de l'OEA.

Jusqu'ici, divers pays ont apporté leur soutien à l'Argentine dans sa bataille contre les fonds. Mardi, la présidente chilienne Michelle Bachelet a dit à Washington «la préoccupation» du Chili.

Le juge américain Thomas Griesa, responsable du contentieux depuis des années, a programmé une réunion de conciliation pour le 7 juillet. Buenos Aires a d'ores et déjà annoncé l'envoi d'une délégation du ministérielle.

«La priorité, c'est de créer des conditions pour le dialogue et parmi elles, le respect du processus de remboursement de 92,4% de la dette restructurée, et des conditions d'équité et justes pour 100% (des créanciers)», a déclaré M. Capitanich.

Un préalable qui va à l'encontre du jugement qui stipule que l'Argentine ne pourra honorer ses échéances envers ses créanciers ayant accepté une restructuration de la dette que lorsqu'elle aura soldé le différend avec les fonds spéculatifs.

L'Argentine a jusqu'au 30 juillet pour trouver une solution avec les fonds «vautours». À cette date, elle se trouvera en défaut de paiement, car un versement 225 millions de dollars de remboursement de dette, payables à New York, ne pourra pas être honoré.

L'agence de notation Standard and Poor's a réévalué mardi à la baisse la dette argentine, estimant à 50% (contre 66%) la probabilité que la 3e économie d'Amérique latine trouve un terrain d'entente d'ici le 30 juillet.