La croissance de la Chine est destinée à ralentir ces prochaines années, le pays cherchant à rééquilibrer son modèle économique, actuellement menacé par le poids des dettes locales et un risque de bulle immobilière, a prévenu vendredi la Banque mondiale.

L'institution a toutefois maintenu dans ce nouveau rapport sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour cette année, à +7,6 %, contre +7,7 % en 2013.

Pour 2015, la Banque mondiale a également conservé sa prévision de 7,5 % de croissance pour la deuxième économie mondiale, mais a légèrement revu à la baisse celle pour 2016, à 7,4 % contre 7,5 % auparavant.

Mais «la croissance de la Chine continuera à ralentir à moyen terme, et les changements structurels se feront évidents», a estimé la BM, en référence au rééquilibrage voulu par Pékin en faveur de la consommation et au détriment de l'investissement.

La croissance économique chinoise est descendue à 7,4 % au premier trimestre de cette année, au plus bas depuis 18 mois, même si des chiffres récemment publiés montrent une relative embellie de la production manufacturière en mai.

«Le rééquilibrage sera inégal, illustrant les tensions entre les tendances structurelles et les mesures de gestion de la demande à moyen terme», a commenté Chorching Goh, économiste en chef de la Banque mondiale pour la Chine.

Parmi les autres risques auxquels sera confrontée la Chine à moyen terme, la Banque mondiale relève le ralentissement du secteur immobilier --traditionnel moteur de croissance dans l'immense pays en voie d'urbanisation rapide-- et les incertitudes qui pèsent sur le secteur des exportations, très dépendant de la conjoncture mondiale.

De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) avait estimé en avril que la Chine enregistrerait 7,5 % de croissance en 2014 et 7,3 % en 2015, à condition qu'elle poursuive ses efforts pour rééquilibrer son économie.

Les autorités chinoises ont récemment promis d'accélérer des réformes économiques devenues urgentes, en accordant plus de place aux capitaux privés, en libéralisant le système financier, en renforçant la demande intérieure et en réservant un meilleur accueil aux investisseurs étrangers. Mais ces engagements tardent à se concrétiser, selon les analystes.

Le gouvernement à Pékin s'est fixé pour 2014 un objectif d'«environ 7,5 %» de croissance du PIB.