Les autorités russes espéraient mercredi trouver un compromis avec les groupes américains Visa (V) et (MA) MasterCard, mis en difficulté par un projet de nouvelle législation russe qui a poussé Visa à menacer de mettre un terme à ses activités dans le pays.

«Un compromis sera trouvé d'ici au 1er juin. (...) Il y aura tout simplement une réduction du montant des dépôts» exigés de Visa et MasterCard pour poursuivre leurs activités en Russie, a assuré mercredi Anatoli Aksakov, le vice-président de la commission de la Douma (chambre basse) sur les marchés financiers.

«Il faut en discuter et définir un montant raisonnable (...) pour qu'il leur soit intéressant de continuer leurs activités sur le marché russe», a-t-il ajouté.

Le 1er juin doit entrer en effet en Russie une loi visant à créer un système de paiement électronique national, en réaction à la vulnérabilité de la Russie aux systèmes américains Visa et MasterCard qui ont appliqué en mars des sanctions américaines contre Moscou.

La loi impose également aux opérateurs étrangers de constituer un fonds spécial à la banque centrale russe, qui pourra être ponctionné en cas d'arrêt de leurs opérations.

Les exigences de la Russie «vont au-delà de ce que nous sommes prêts à accepter», a menacé lundi au cours d'une conférence d'actionnaires à Boston le PDG de Visa, Charlie Scharf, ajoutant qu'une telle loi coûterait à la firme «plusieurs centaines de millions» de dollars.

«Nous ne voulons rompre aucun lien. Nous voulons que MasterCard et Visa restent et continuent de travailler en Russie», a répliqué mardi le premier ministre russe Dmitri Medvedev, lors d'un entretien à Bloomberg TV dont le texte a été diffusé par le gouvernement.

«Avant de prendre de telles décisions, ces sociétés devraient garder à l'esprit que ces actions (...) sapent la confiance placée en elles», a-t-il lancé, ajoutant que des discussions étaient actuellement en cours avec Visa et MasterCard.

En mars, les deux compagnies américaines avaient momentanément arrêté de fournir leur service de paiement aux clients de plusieurs banques russes après l'annonce de sanctions prises par Washington à l'encontre de plusieurs personnalités en Russie.

Le président Vladimir Poutine avait alors plaidé pour la création par la Russie de son propre système de paiement électronique, jugeant «regrettable» la manière de procéder des groupes américains.