Le premier ministre grec, Antonis Samaras, a prédit la création de 770 000 emplois nouveaux et un taux de chômage, actuellement à 26,5%, sous la moyenne européenne d'ici 2020, dans un discours de campagne mardi à quatre jours d'élections européennes et locales très serrées en Grèce.

Le premier ministre conservateur à la tête d'une coalition avec les socialistes depuis juin 2012 a assuré que la Grèce aura retrouvé à cet horizon sa «prospérité d'avant la crise».

Antonis Samaras qui s'exprimait devant un parterre de membres de son parti et du gouvernement pour exposer sa «vision pour le développement national», «sans les erreurs du passé», a assuré que 770 000 emplois nouveaux seraient créés d'ici 2020, dont 550 000 sous quatre ans.

Il a étayé sa «vision» sur les audits d'instituts de recherche nationaux et internationaux et détaillé le schéma de croissance proposé: 225 000 emplois dans le tourisme, 315 000 dans le secteur agricole, 70 000 dans le secteur de la marine marchande, 50 000 dans la recherche et les nouvelles technologies, 40 000 dans les secteurs de l'énergie et de l'environnement, 45 000 dans le secteur logistique et 25 000 dans l'industrie pharmaceutique.

«Chaque million de touristes supplémentaire apporte au pays 1% de croissance en plus», a affirmé le premier ministre prédisant un nouveau record de 20 millions de visiteurs cette année contre près de 18 millions l'année dernière. À titre d'exemple, il a estimé que le nombre de marinas passerait de 32 à 200 dans les quatre prochaines années.

Pour parvenir à cet objectif, Antonis Samaras a cité un cortège de leviers: baisse des coûts de production (transport, énergie), baisse progressive des impôts qui ont grimpé avec la crise, amélioration de l'accès au crédit, ouverture aux investissements étrangers.

Se basant sur les mêmes études, il a estimé que pour regagner les 50 milliards de PIB perdus en six ans de récession, «150 milliards d'investissement» étaient nécessaires.

Après un retour à la croissance en 2014, le pays vise une hausse du PIB de 2,9% en 2015 et 3,7% en 2016, a ajouté M. Samaras.

Ce projet sera réalisable si le pays conserve sa «stabilité», a-t-il souligné dans une allusion, devenue récurrente depuis le début de la campagne pour les élections européennes et les élections locale, à l'incertitude que créerait une victoire du Syriza.

Le parti de la Gauche radicale a enregistré un score encourageant dans la région d'Athènes, soit 1/3 de l'électorat, au premier tour du scrutin local et régional.

Son dirigeant, Alexis Tsipras, candidat de la gauche européenne à la présidence de la Commission, a dénoncé mardi «ceux qui avec l'arme du mensonge et du chantage intriguent contre le peuple».