Le marché mondial du luxe entre dans une phase de «maturité et de stabilisation» avec une expansion attendue cette année similaire à celle de 2013 (+2%), selon une étude du cabinet Bain&Company réalisée pour la Fondation Altagamma, qui réunit les grands noms du luxe italien.

L'étude, rendue publique lundi à Milan, fait état d'une croissance du marché l'année dernière de 6,5% à taux de change constants et de 2% à taux courants. «En 2014 est attendue la continuité», précise Altagamma, qui reconnaît que ces prévisions sont «loin des (taux de croissance) à deux chiffres qui avaient caractérisé le marché entre 2009 et 2012».

«Le secteur est en train d'entrer dans une nouvelle phase, que je définirais de +new normal+», a expliqué Claudia D'Arpizio, partenaire de Bain et auteure de l'étude.

«L'absence à court terme de phénomènes explosifs comme le fut la Chine ces dernières années et en même temps une meilleure capacité de réaction à la crise des marchés mûrs, ouvrent la voie à une tendance de croissance plus stable et saine, entre 4 et 6% à taux de change constants dans les prochaines années», selon elle.

Les États-Unis devraient être le principal moteur de la croissance, tandis que l'Europe se défend grâce aux achats de touristes étrangers sur son sol. Le Japon affiche une croissance réelle solide, mais demeure pénalisé par un taux de change défavorable. La Chine continentale se montre peu dynamique, contrairement à Hong Kong et Macau. Le Sud-Est asiatique, notamment l'Indonésie, affiche une forte croissance, indique l'étude.

Les accessoires se confirment comme étant la catégorie de produits la plus dynamique, avec une «polarisation toujours plus forte entre luxe absolu et luxe accessible», souligne Altagamma.

Le marché du luxe est de moins en moins lié aux contingences géographiques et de plus en plus aux flux de consommation et aux catégories de consommateurs influencés par le tourisme, note encore l'étude.

Le résultat brut d'exploitation (EBITDA) moyen des entreprises du luxe pourrait croître de 7% cette année par rapport à 2013, selon les estimations du consensus établi par Altagamma.