Un millier de journées après avoir frôlé l'effondrement économique, le Portugal est de nouveau prêt à voler de ses propres ailes et il promet de ne pas retrouver ses mauvaises habitudes de dépenses.

Samedi, au terme d'une transformation opérée sous supervision internationale, le Portugal deviendra, après l'Irlande, le deuxième pays de la zone euro à se sortir officiellement des mailles de l'aide internationale.

Il y a trois ans, alors que la crise de la dette secouait l'Europe et menaçait de faire dérailler le système monétaire de l'euro, le gouvernement portugais en était à ses derniers 300 millions d'euros et faisait face à la perspective d'une faillite imminente.

Afin d'éviter cette infamie, le Portugal - à l'instar de la Grèce et de l'Irlande avant lui - a réclamé et obtenu une aide financière de ses partenaires européens et du Fonds monétaire international (FMI).

Comme ce fut le cas pour Athènes et Dublin, l'aide européenne de 78 millions d'euros avait un prix: Lisbonne a eu à soumettre un programme de trois ans de sérieuses réductions des dépenses ainsi que de réformes de l'aide sociale et de l'emploi.

Contrairement à la Grèce qui a été contrainte de négocier une deuxième aide financière, le Portugal peut aujourd'hui se targuer de ne plus avoir besoin d'aide parce que les investisseurs sont disposés à lui prêter de l'argent à un taux abordable.

En dépit d'un repli de 0,7 % durant les trois premiers mois de l'année, expliqué par le gouvernement par des arrêts de production à d'importantes usines exportatrices, l'économie portugaise donne des signes de vie depuis environ un an.

La reprise de l'économie portugaise est perçue par les dirigeants politiques européens comme la preuve que les mesures d'austérité prescrites constituaient le bon remède aux maux du pays.

Aux yeux de nombreux Portugais, ce succès a cependant un prix inacceptable, et les temps difficiles sont loin d'être terminés.