Le Fonds monétaire international (FMI) est la «victime collatérale» du clivage politique entre démocrates et républicains aux États-Unis qui bloque la réforme de la gouvernance de l'institution, a déclaré jeudi sa directrice générale Christine Lagarde.

«Pour certaines raisons, nous avons été un peu les victimes collatérales des sempiternelles différences que nous voyons en ce moment» entre l'administration Obama et l'opposition républicaine au Congrès, a déclaré Mme Lagarde.

L'entrée en vigueur de la réforme du FMI adoptée en 2010, qui double ses ressources et donne plus de voix aux pays émergents, est suspendue à une ratification parlementaire américaine, qui bute elle-même sur l'opposition des élus républicains.

L'administration Obama a récemment essayé de contourner l'obstacle en incluant cette ratification à une loi sur l'aide à l'Ukraine, mais la tentative a tourné court.

«Nous sommes à présent bloqués», a déploré la dirigeante du Fonds en marge des assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale qui réunissent les grands argentiers du globe à Washington.

«J'espère que les dirigeants présents cette semaine (...) vont appeler les États-Unis à respecter leur engagement», a-t-elle ajouté.

Auparavant lors d'une conférence de presse, elle avait estimé que le FMI n'était pas encore prêt «à passer au plan B», qui pourrait, selon certaines rumeurs, consister à découpler les deux volets de la réforme (budget et gouvernance).

S'exprimant au nom d'un groupe de pays sud-américains, dont l'Argentine, le président de la Banque centrale du Chili a, de son côté, dit partager la «frustration» du FMI.

Cette réforme est «cruciale pour maintenir la légitimité du Fonds auprès de ses États membres», a estimé Rodrigo Vergara dans une déclaration écrite publiée jeudi.