La croissance du produit intérieur brut de la zone euro va reprendre de la vigueur au 1er trimestre cette année (+0,4%) puis légèrement ralentir aux deux trimestres suivants (+0,3%), selon les prévisions conjointes des instituts de statistiques français, italien et allemand, publiées lundi.

Selon les prévisions de l'Insee, de l'Istat et de l'Ifo, la croissance sera «tirée principalement par une amélioration progressive de la demande intérieure». Les trois instituts précisent dans un communiqué qu'elle sera «plus équilibrée entre les différents secteurs et les différents pays que ces derniers mois».

Les chiffres sont présentés en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO).

Point déterminant, la production industrielle repart à la hausse, expliquent-ils, «dans tous les secteurs excepté la construction», domaine où néanmoins «la dégradation est arrêtée». Après un mois de janvier de baisse (-0,2%), liée selon les instituts à «la douceur de l'hiver qui a pesé fortement sur la production dans le secteur énergétique», ils attendent +0,4% au cours de chacun des trois prochains trimestres.

Autre moteur de croissance, la consommation privée reste en berne, «en raison de la faiblesse du marché du travail et d'une croissance limitée du revenu disponible réel». Elle augmenterait de 0,2% par trimestre d'ici à l'automne. L'activité reste insuffisante selon les instituts pour espérer réduire le chômage, qui «devrait rester à des niveaux records à court terme et diminuer modérément ensuite».

En revanche, la reprise des investissements des entreprises, tant attendue après la crise, est sur le point de se consolider. Les trois instituts prévoient qu'ils augmentent de 0,8% au premier trimestre, puis de 0,4% au deuxième et de 0,7% au troisième.

Si l'investissement en construction resterait faible, celui en «équipements, au contraire, croîtrait à un rythme plus rapide (...) stimulé par l'amélioration de la confiance, une demande extérieure positive et une stabilisation progressive des perspectives de demande interne».

Enfin, les trois instituts annoncent une inflation toujours très faible, en baisse même en glissement annuel au premier trimestre 2014 (0,7%) par rapport au dernier trimestre 2013 (0,8%).

Si le prix du pétrole se stabilise et que «le taux de change euro-dollar fluctue autour de 1,38 au cours des prochains trimestres», l'inflation augmentera certes, mais légèrement, et restera sous le seuil de 2%», avec 0,9% et 1% au deuxième et troisième trimestre, en glissement annuel, expliquent-ils.

Les instituts préviennent que des risques demeurent que ces chiffres ne soient finalement revus à la baisse en raison d'«une demande intérieure plus faible dans les pays émergents, notamment en Asie, et (d')une escalade des tensions internationales en Europe de l'Est, qui pourrait entraîner une forte augmentation du prix du gaz en Europe».