La visite de la chancelière allemande Angela Merkel vendredi prochain à Athènes aura pour but de «soutenir» l'économie grecque en vue du «prochain retour» du pays sur les marchés d'emprunt à long terme d'où il est absent depuis 2010, a indiqué samedi le ministre des Affaires étrangères Evangelos Venizelos.

«Elle vient soutenir l'économie grecque en vue de sa prochaine sortie sur les marchés», a affirmé le chef de la diplomatie grecque cité par l'agence de presse grecque Ana, en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Athènes.

Depuis que le ministre des Finances Yannis Stournaras a précisé mardi le projet du gouvernement «d'émettre des obligations» de 3 à 5 ans «au cours du premier semestre», c'est-à-dire avant juin, la presse grecque est en ébullition et pronostique un retour du pays sur les marchés obligataires dès la semaine prochaine, coïncidant avec la visite de Mme Merkel.

Un calendrier que n'a pas évoqué le ministre grec selon lequel cet appel aux investisseurs privés «n'est pas une nécessité pour la Grèce qui a la capacité de couvrir ses besoins financiers. Mais c'est l'occasion de se replacer sur les marchés internationaux. D'évaluer le pays commercialement en terme de titres».

L'absence de communication de l'agence de notation Moody's sur la Grèce, qui attendait vendredi soir un relèvement de sa note, n'a pas semblé inquiéter outre mesure les observateurs.

L'émission d'obligations à moyen ou long terme, à laquelle le pays se prépare depuis plusieurs mois, constituera un marqueur hautement symbolique dans le cours de la crise de la dette grecque, et de la zone euro, qui s'étaient déclenchées lorsque les marchés avaient cessé de prêter de l'argent à Athènes après la révision à la hausse, fin 2009, de son déficit.

La Grèce est depuis lors sous assistance financière de l'UE et du FMI qui lui ont prêté plus de 240 milliards d'euros contre l'adoption d'une succession de plans de rigueur draconiens et de réformes de son économie qui ont fait chuter le niveau de vie de la population.

Athènes a également imposé des pertes à ses créanciers privés en 2012 à l'occasion d'une restructuration de plus de 100 milliards d'euros de sa dette qui représente toujours 175% du PIB.

Les taux à dix ans de la dette grecque, qui s'étaient envolés à plus de 40% 2012, sont tombés cette semaine à près de 6%.