La Banque centrale européenne (BCE) ne croit pas à un scénario de déflation en zone euro même si elle s'inquiète de voir la région plongée dans une période prolongée d'inflation basse, a affirmé mardi Vitor Constancio, un des membres du directoire de l'institut monétaire.

«Nous ne voyons pas de scénario de déflation», a affirmé mardi M. Constancio, après une réunion des ministres des Finances européens à Athènes.

Mais la zone euro «peut être plongée dans une phase d'inflation basse qui pèse sur la reprise à moyen terme», a-t-il indiqué, après la publication des chiffres d'inflation pour le mois de mars. «C'est une source de préoccupation», a-t-il ajouté.

Les données publiées lundi ont mis en évidence un net ralentissement de l'inflation en mars, à 0,5% contre 0,7% le mois précédent. Il s'agit du niveau le plus bas depuis la crise financière de 2008-2009.

Pour le sixième mois d'affilée, l'inflation se situe sous le seuil des 1%, défini comme «zone dangereuse» par le président de la BCE, Mario Draghi.

Mais la tendance devrait s'inverser en avril, a laissé entendre M. Constancio, qui s'exprimait deux jours avant une réunion de la BCE à Francfort.

Il a par ailleurs invité à «ne pas tirer de conclusions immédiates sur la situation en Espagne dans un futur proche». Les prix à la consommation ont en effet baissé en mars pour la première fois depuis octobre 2009 dans ce pays. «La reprise va tirer l'inflation à la hausse, y compris en Espagne», a assuré M. Constancio.

Le principal taux d'intérêt directeur de la BCE stagne à son niveau le plus faible historiquement, 0,25%, depuis novembre. Un taux faible favorise en théorie la croissance mais aussi l'inflation.

Les analystes n'attendent pas de changement lors de la réunion du conseil des gouverneurs jeudi.

M. Draghi a affirmé la semaine dernière que la BCE ferait «ce qui est nécessaire pour maintenir la stabilité des prix» et se tenait «prête à prendre des mesures supplémentaires» si l'inflation ne remontait pas. Mais il persiste à juger le risque de déflation «limité» tandis que le patron de la banque centrale allemande Jens Weidmann le considère «très limité».