La production industrielle au Japon s'est contractée de 2,3% en février sur un mois, affectée par une baisse de cadence des usines d'automobiles, a annoncé lundi le ministère de l'Industrie.

Les économistes s'attendaient au contraire à une légère hausse de 0,3% en moyenne, d'après un sondage réalisé par Dow Jones Newswires.

La production a néanmoins grimpé de 6,9% par rapport au même mois de l'an passé et le ministère a estimé qu'elle continuait «d'augmenter» en tendance.

En février, les usines d'assemblage d'automobile de l'archipel ont tourné moins vite, tout comme celles de pièces détachées et de moteurs. Les secteurs des machineries et de l'électronique ont aussi moins produit qu'en janvier, a précisé le Meti.

La production pourrait légèrement se reprendre au mois de mars, avec une hausse de 0,9%, avant de baisser de 0,6% en avril, d'après une enquête du ministère auprès des professionnels, bien que ces prévisions soient à prendre avec prudence.

Toujours en février, les livraisons ont pour leur part diminué de 1,0% par rapport à janvier, et les stocks de 0,8%.

La production industrielle du Japon est soumise ces temps-ci aux évolutions brusques du marché nippon liées à une hausse de la taxe sur la consommation au 1er avril. Cette perspective a poussé les consommateurs à acheter davantage avant cette échéance, ce qui a entraîné un temps un gonflement des carnets de commandes des industriels.

En janvier, la production industrielle avait ainsi bondi de 3,8% sur un mois.

Mais ce surcroît de demande est susceptible de rechuter sitôt que cet impôt (équivalent de la TVA française) aura augmenté, diminuant les ordres passés aux industries.

L'atmosphère est globalement meilleure dans le monde industriel depuis le retour au pouvoir du conservateur Shinzo Abe, qui fait de la relance de la troisième puissance économique mondiale la priorité de son mandat: la confiance des grandes entreprises a atteint en décembre son plus haut niveau depuis six ans, d'après la dernière enquête de la Banque du Japon dont la nouvelle édition trimestrielle est attendue mardi.

Depuis son arrivée il y a un an, le premier ministre a lancé pour l'équivalent de 70 milliards d'euros de dépenses de relance budgétaire (avec 35 milliards supplémentaires attendus cette année), poussé la Banque du Japon à assouplir sa politique monétaire et s'est engagé à soutenir l'activité des entreprises par des réformes réglementaires.

L'ensemble vise à sortir le pays d'une déflation d'une quinzaine d'années qui a pour conséquence importante de décourager l'investissement des entreprises.