L'activité privée a continué de croître en mars dans la zone euro, a indiqué lundi le cabinet Markit qui publie l'indice PMI.

Le PMI composite de la zone euro s'est établi à 53,2 en mars, selon une première estimation, après avoir atteint 53,3 le mois précédent, enregistrant une très légère décélération. Il faut toutefois relativiser car l'indice avait atteint en février son plus haut niveau depuis juin 2011.

Lorsqu'il dépasse les 50 points, cela signifie que l'activité progresse, tandis qu'elle se replie s'il est en dessous de ce seuil.

Les données PMI publiées lundi signalent «une hausse du PIB de 0,5% au premier trimestre, s'inscrivant dans le prolongement de la hausse de 0,3% enregistrée au dernier trimestre 2013», estime Chris Williamson, économiste chez Markit.

Par région, c'est la France qui connaît l'évolution la plus notable: l'activité du secteur privé a renoué avec la croissance en mars, retrouvant un dynamisme qui n'avait plus été vu depuis 31 mois, avec un indice à 51,6, après 47,9 en février.

Ces chiffres laissent «espérer une véritable reprise économique dans l'Hexagone au deuxième trimestre», souligne M. Williamson.

Autre bonne nouvelle: l'emploi progresse également --bien que marginalement-- pour le 2e mois consécutif, la zone euro enregistrant ainsi ses premiers signes de créations de postes depuis la fin de l'année 2011, indique le cabinet Markit.

Ces données traduisent une «reprise graduelle de l'économie dans la zone euro, comme envisagé par la Banque centrale européenne», qui ne devrait pas choisir de baisser ses taux dans l'immédiat, estime Johannes Gareis, économiste chez Natixis.

Plus prudent, Martin van Vliet d'ING juge le résultat de l'enquête PMI «bienvenu» mais «assez surprenant étant donné les turbulences sur les marchés financiers liées à la situation en Ukraine». «Une reprise durable n'est pas encore fermement établie», poursuit-il, car l'affaiblissement de l'indice PMI chinois et la vigueur de l'euro peuvent peser sur les exportations de la région et par conséquent, sur la croissance.

En outre, l'évolution des prix à la consommation reste «alarmante», souligne Clemente de Lucia, de BNP Paribas. L'inflation a en effet ralenti en février dans la zone euro à 0,7%, contre 0,8% en janvier. Ces chiffres traduisent une demande intérieure très faible et font craindre un épisode de déflation dans la région.