Les négociations entre le gouvernement grec et la troïka de ses créanciers progressaient à petits pas samedi en vue du versement d'une nouvelle tranche d'aide, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso misant prudemment sur leur issue «la semaine prochaine».

La troïka des créanciers du pays (BCE, UE, FMI) est revenue le 24 février à Athènes pour reprendre l'audit des comptes et réformes du pays. Athènes attend le déblocage d'une tranche de prêt d'environ 8,5 milliards d'euros, nécessaire avant l'arrivée à maturité fin avril de bons du Trésor.

Il semblait samedi improbable d'avoir un accord global avant la réunion lundi de l'Eurogroupe (ministres des Finances de la zone euro), le gouvernement grec n'étant pas disposé à tout accepter de ses créanciers, à deux mois et demi d'élections locales et européennes à hauts risques.

Dans une interview au journal «Ta Nea» samedi, le président de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem n'a pas mâché ses mots: «je vais être clair: sans accord avec la troïka et si l'audit n'est pas terminé, nous ne pourrons pas entamer les discussions sur le versement d'une nouvelle tranche» d'aide à la Grèce. Mais, dès vendredi, une source gouvernementale a misé auprès de l'AFP au moins sur «une déclaration positive sur les progrès réalisés» avant cette réunion.

Samedi, un officiel du ministère des Finances a par ailleurs déclaré à l'agence de presse grecque ANA qu'Athènes «se rendrait à l'Eurogroupe en ayant réglé le problème des banques». Un point important: la Banque de Grèce a estimé jeudi à 6,4 milliards d'euros les besoins en recapitalisation des quatre banques systémiques grecques.

Ce chiffre, selon diverses sources, a paru sous-évalué à la troïka, et notamment au FMI. Mais l'annonce par chacune des quatre banques de ses propres projets de recapitalisation, dans la foulée de l'annonce de la Banque de Grèce, semble avoir redonné confiance à la troïka.

La même source du ministère des Finances s'est montrée finalement optimiste, samedi, sur un accord «dans tous les domaines» entre Athènes et la troïka d'ici au 16 mars.

José Manuel Barroso, présent samedi à Athènes dans le cadre du 6e sommet des régions et des villes, a de son côté loué les progrès de la Grèce, qui devrait renouer avec la croissance après six ans de récession. «J'espère, mais cela dépend aussi des Grecs, que nous finaliserons la semaine prochaine cet audit, et il n'y a pas de raison que la Grèce soit moins capable que l'Irlande, le Portugal ou Chypre de rejoindre le groupe des pays à succès», a-t-il dit.