Le chômage est resté stable en novembre dans la zone euro à 12,1% de la population active, un niveau qui n'augmente plus depuis huit mois mais qui reste bien trop élevé, selon les économistes.

La zone euro a enregistré en novembre 4000 demandeurs d'emploi supplémentaires par rapport à octobre, a annoncé mercredi Eurostat.

Le taux de chômage est stable depuis avril, souligne l'office européen de statistiques, qui a revu à la baisse le taux de septembre, d'abord annoncé à 12,2%.

En novembre, 19,2 millions de personnes étaient au chômage dans la zone euro, soit 452 000 de plus qu'un an plus tôt, précise Eurostat.

«Il est clair que le chômage n'est plus en augmentation, mais il reste à un niveau inacceptable, en particulier dans les économies périphériques (de la zone euro), et continue d'exercer une pression à la baisse sur les salaires», relève Martin Van Vliet, de la banque néerlandaise ING.

Pour Howard Archer, «le chômage reste à un niveau préoccupant dans la zone euro et il est peu probable qu'il baisse prochainement de façon notable».

Le taux de chômage était de 26,7% en Espagne en novembre, et atteignait 27,4% en Grèce, pays pour lequel les dernières données disponibles remontent à septembre.

À l'autre extrémité du spectre, les taux les plus faibles ont été observés en Autriche (4,8%), en Allemagne (5,2%) et au Luxembourg (6,1%).

Le chômage des jeunes reste toujours aussi préoccupant dans la zone euro: en novembre, il s'est élevé à 24,2% de la population active des moins de 25 ans, ce qui correspond à 3,575 millions de personnes. Il atteint des niveaux record en Espagne (57,7%) et en Grèce (54,8% en septembre).

Une amélioration est cependant à noter dans certains pays de la périphérie, en particulier le Portugal et l'Irlande, souligne de son côté James Howat, de Capital Economics. Ainsi, au Portugal, le taux de chômage est revenu à 15,5% de la population active en novembre 2013 contre encore 17,0% un an plus tôt. En Irlande, il est retombé à 12,3% contre 14,3% un an plus tôt.

Howard Archer voit lui aussi quelques signes positifs, notamment dans le fait que les 4000 chômeurs de plus enregistrés en un mois sont loin d'effacer la baisse de 64 000 chômeurs observée en octobre. Il note aussi «de plus en plus de preuves que le marché du travail s'est globalement stabilisé dans la zone euro, grâce à une nette amélioration de la confiance des chefs d'entreprises et au retour, même modeste, de la croissance».

Quant à Christian Schulz, de Berenberg, il note que «la modeste croissance économique de la zone euro, qui a commencé au printemps 2013, contribue progressivement à stabiliser le marché du travail, avec le retard habituel de deux trimestres».

«Les indices sur les intentions d'embauches laissent penser que l'emploi dans la zone euro pourrait repartir à la hausse au cours des prochains trimestres, bien qu'à un rythme peu élevé», ajoute James Howat.

Dans l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage était de 10,9% en novembre, stable depuis mai. Là encore, Eurostat a légèrement revu à la baisse le taux pour les mois d'août et septembre, qui avait été annoncé dans un premier temps à 11%.

Au total, 26,6 millions de personnes étaient au chômage en novembre dans l'ensemble des 28 pays de la zone euro.